Une tripartite, gouvernement, syndicats ouvriers et syndicats patronaux, est en principe programmée pour ce mois de décembre, à l'effet de négocier le relèvement tout particulièrement du SNMG, le salaire national minimum garanti.
Fixé à 12000 DA depuis le 1er janvier 1988, le SNMG reste de loin très insuffisant pour assurer un niveau de vie décent aux tranches de travailleurs les plus basses. La spéculation aidant, l'administration ayant montré une nouvelle fois encore ses limites quant au contrôle et à la régulation des prix des produits de première nécessité et plus généralement des produits alimentaires, sans conteste porter à 15 000 DA le SNMG, comme le rapportent les journaux, demeure assurément en-deçà des attentes des couches défavorisées.
Si d'aucuns, parmi les défenseurs gauchistes de la classe ouvrière, exigent du moins demandent un SNMG à 18 000 ou même à 20 000 DA, le patronat privé, lui qui a de sérieux motifs de s'y opposer, ne semble guère disposé à les suivre. Sans lui jeter la pierre, il est indéniable qu'il croule sous la foison de charges sociales toujours élevées, d'autant plus injustement que l'on s'apprête de nouveau à lui faire supporter le poids des allocations familiales dues aux salariés. Cette mesure, qui avait vu le jour en 2000, a été déjà rapportée une première fois, par suite des plaintes enregistrées notamment du côté du secteur public. Elle s'avère d'ailleurs inacceptable depuis que la Sécurité sociale, de longue date déjà, ne plafonne plus les salaires soumis à cotisations et rejette l'exonération de toute forme de prime et indemnité.
D'un autre côté, il est d'ores et déjà établi que la productivité, quasiment dans tous les secteurs de production, décline toujours au lieu de progresser et que l'Etat y contribue sous l'effet de mesures populistes extravagantes accordées aux travailleurs. Avec notamment le droit reconnu à ces derniers de vaquer à leurs devoirs religieux sur les lieux de travail, les pauses qui en sont accordées se développent sans arrêt au détriment seul du rendement et de la productivité.
Enfin, toute correction positive du SNMG étant de nature à générer automatiquement des augmentations en cascades des salaires de niveaux supérieurs, il s'ensuit ipso facto une activation en même temps du processus inflationniste se traduisant immédiatement par un renchérissement des produits alimentaires et généralement de tous les produits et services. Comme toujours, par conséquent, toute nouvelle augmentation des salaires est d'effet nul, chaque fois qu'elle ne trouve pas, comme le préconise le FMI, sa contrepartie dans le développement de la productivité et du rendement.