S'étant enfin rendu compte de l'inanité des tergiversations auxquelles les grandes puissances le plient toujours face aux perpétuelles exigences démesurées d'Israël, le président de l'Autorité palestinienne se décide enfin à jeter l'éponge si rien n'est fait d'ici janvier prochain dans le sens d'une ouverture sur des pourparlers concrets de paix.
Au terme d'un mandat de cinq ans qui s'avère un échec d'autant plus complet que la Palestine se divise aujourd'hui en deux camps irréductibles, Abbas se rend à l'évidence. Son action n'a en rien fait progresser la recherche de la paix ni moins encore celle de l'union de son peuple en vue de l'objectif final qu'il s'est fixé depuis maintenant de nombreuses décennies.
De plus, la corruption qui sape inexorablement ses rangs place tout le combat palestinien sous un angle qui éloigne de lui la compassion internationale et freine même les soutiens arabes. En particulier, les graves débordements auxquels se sont adonnés les dirigeants du Hamas, depuis leur victoire retentissante aux législatives, n'ont pas seulement exaspéré la communauté internationale mais sont à l'origine des grosses pertes en vies humaines et des énormes ruines causées à Gaza, au début même de cette année.
Quand on observe ensuite tous les reniements des principales puissances ayant garanti la paix et la sécurité dans la région et surtout leur manque de volonté de s'opposer aux extravagances du régime israélien qui profite abusivement des circonstances, tous les motifs sont réunis pour le peuple palestinien de se remettre profondément en question. Désormais, il est quasiment certain qu'il ne saurait aussi rien attendre de positif des régimes arabes tous plus ou moins soumis aux exigences de la juiverie internationale, éminemment forte et résolument décidée à ne rien céder, en particulier, de ses acquis territoriaux et de son ambition colonisatrice.
Abbas, par sa grande naïveté, sa timidité et son manque d'envergure, aura en fait réussi seulement la prouesse de faire perdre à ses compatriotes un temps précieux qui les éloigne de plus en plus de leur but premier, la construction d'un Etat. Il était donc temps qu'il se retire et laisse, faut-il espérer, la place à un successeur plus combattif et mieux décidé.