Cet ivrogne de 19 ans se trouvait allongé entre les rails d'une ligne ferroviaire, quand le conducteur d'un TGV Quimper/Paris, l'a aperçu de loin, sous une masse informe encombrant la voie.
Immédiatement, le réflexe du conducteur a été d'arrêter sa machine. Mais, il lui aura fallu rouler encore 800 m avant l'arrêt complet, quasiment à la limite de l'écervelé qui dormait sur la voie. Invité à la dégager, ce dernier s'entêtait à se rendormir, refusant même de répondre aux injonctions des gendarmes et des pompiers appelés sur les lieux.
Conduit à l'hôpital de Vannes, c'est là sans doute qu'il fournira, une fois dessoûlé, les explications nécessaires à la gendarmerie. D'après le billet trouvé dans l'une de ses poches, on pense que le jeune homme s'était enivré au festival tenu la veille, où il avait été convié.
Cet incident aura quand même perturbé le trafic ferroviaire pendant au moins une heure, chose pour laquelle le joyeux fêtard sera sans doute poursuivi devant les tribunaux.
Il me rappelle en mémoire un autre dont les conséquences auront été nettement plus graves. Voici les faits.
Sortis aux aurores de leur caserne, située en plein Sahara à quelques dizaines de mètres d'une route nationale peu fréquentée de nuit, quatre jeunes permissionnaires n'avaient pas trouvé d'autre lieu où poursuivre leur sommeil qu'en s'allongeant sur la chaussée en rang d'oignons, dans le sens de sa largeur.
Mal leur en avait pris, car, dans une nuit noire où la visibilité n'est pas toujours satisfaisante particulièrement sur le macadam, un véhicule arrivant à toute vitesse n'avait pas pu les éviter. Il les avait écrasés et quasiment coupé chacun d'eux en deux parties. Du coup, il ne s'est pas même arrêté et l'enquête de police n'a jamais, par suite, pu identifier ni le véhicule ni le conducteur criminel. "Dans un sens, n'avaient-ils pas mérité leur sort ?" observaient les passants vraiment ébranlés par la dimension de la bêtise humaine.