C'est de Suisse que vient la première menace importante d'un grand groupe industriel. Nestlé, le leader mondial des produits alimentaires, laisse entendre que si la Suisse, son pays d'origine, venait à plafonner les salaires des dirigeants, il se verrait contraint de déménager vers un autre horizon.
Depuis l'avènement de la crise économique mondiale, les gouvernements des pays les plus riches ont exploré toutes les possibilités de juguler cette crise. Après avoir injecté dans le circuit bancaire de très grosses sommes en argent frais, ils en viennent à présent à la recherche de solutions curatives permettant d'écarter toute réapparition de cette crise dans un avenir plus ou moins immédiat. A ce titre, le groupe du G20 s'est même entendu sur la nécessité de mettre un bémol à la distribution de "parachutes dorés" et de salaires excessivement élevés au profit des traders, en particulier. Dans ce sillage, la Suisse qui a suivi est carrément dénoncée par le groupe Nestlé, dont les dirigeants considèrent que plus rien ne les relierait à ce pays si d'aventure il décidait de mettre en application la limitation des salaires du haut de l'échelle.
Nestlé fera-t-il des émules ? Nous n'en savons encore rien, dans la mesure où d'autres groupes importants ne se sont pas prononcés jusqu'ici sur la question.
Ce qui est établi avec certitude, c'est l'importance des affaires drainées par le groupe suisse, la plus forte capitalisation boursière du pays, et aussi le leader mondial de la chaîne alimentaire. Il a compté un chiffre d'affaires de 73 milliards d'euros en 2008, dont 12,5 milliards de profits. Il contrôle quelques 283 000 salariés à travers le monde.