Le Grand Orient de France, l'obédience maçonnique la plus influente de France, vient une nouvelle fois de confirmer, lors de son convent (assemblée générale) tenu vendredi à Lyon, son rejet d'intégrer les femmes comme membres à part entière dans l'organisation.
Créée en 1772, cette dernière, qui nourrit l'ambition de combattre l'injustice et de promouvoir l'égalité entre les hommes par-delà leurs convictions religieuses, s'est interdit depuis l'origine d'admettre dans ses rangs des adeptes du sexe féminin autrement qu'en simples "visiteuses". Curieusement, cette secte très fermée, car c'en est une, qui s'est fait aussi pour objectif d'unir les hommes de la planète, se distingue par une mesure discriminatoire aussi incompréhensible qu'inacceptable dans un monde aujourd'hui en complète mutation, où la femme récupère partout et à tous les niveaux la place qui lui est due dans la société.
Malgré les efforts fournis parfois en catimini pour initier quelques rares adhérentes, la majorité des 1200 membres réunis ont maintenu l'interdiction en vigueur d'admettre les femmes dans l'organisation. D'ailleurs, ceux-là mêmes qui avaient enfreint le règlement intérieur se sont retrouvés suspendus.
Il faut dire que le monde maçonnique, perdu dans ses mythes et ses particularismes sectaires depuis maintenant plus de deux siècles, se veut en réalité comme une espèce de coterie réunissant l'élite seule et cherchant à contrôler les pouvoirs politique et financier. L'histoire regorge d'exemples qui confondent là-dessus l'ensemble des obédiences maçonniques.
Malgré leurs manifestations externes de recherche égalitariste, ces dernières sont au fond minées par des pratiques d'un autre âge qui ôtent à l'homme sa capacité de juger par lui-même et de prendre conscience de sa personnalité. C'est pourquoi, en particulier, les initiatives personnelles y sont totalement exclues et donnent lieu bien souvent à l'exclusion. Au final, l'on est là devant des sectes totalement en déphasage avec les réalités de la société ; ce qui leur a valu d'avoir été fermement condamnées notamment par un extrémisme d'un autre bord comme celui d'Hitler.