La mesure annoncée dans le cadre de la dernière campagne électorale par le candidat président, selon laquelle il serait procédé, dès sa réélection, à l'effacement des dettes des agriculteurs auprès des organismes bancaires, est en voie de réalisation, a-t-on appris sur Le Quotidien d'Oran de ce matin.
Selon ce journal, le ministre des Finances aurait donné, à compter d'hier, le feu vert aux banques pour éponger ces dettes. Celles-ci se montent à hauteur de 41 milliards de dinars, réparties entre la BADR et la CNMA et concerneraient quelques 175 000 agriculteurs. Il a été précisé que sont exclus du bénéfice de cette mesure les intermédiaires et autres tiers intervenant sur le marché des produits agricoles. Ces dettes résulteraient, a-t-on appris, des effets du terrorisme et de la sécheresse qui a sévi durant une certaine période.
S'agissant là d'une décision politique prise par Bouteflika, lors d'un meeting électoral, la question reste de savoir s'il a quelque compétence juridique pour dilapider une telle somme sur le dos du contribuable. De plus, une telle libéralité en appelle certainement d'autres qu'il n'est pas non plus de l'autorité du président de leur donner la suite espérée. L'immixtion du président de la République dans ce type d'affaires, ressortissant davantage du législateur, n'a d'autre interprétation que celle, inacceptable et condamnable, d'acheter l'électorat pour des objectifs exclusivement personnels.