Au Congo, ou ex Zaïre, le peuple paie aujourd'hui encore les conséquences d'une gestion catastrophique du pays confiée des décennies durant à feu Mobutu par les puissances occidentales n'ayant eu d'yeux que pour les richesses minières à retirer du pays.
Après avoir, au grand jour, fait assassiner, au début des années soixante, le seul homme vraiment patriote, Patrice Lumumba, qui eût pu faire réaliser quelque avancée notable à ses concitoyens, les Occidentaux, USA en tête et Belgique ensuite, s'étaient fait forts d'imposer à la tête du Congo un triste illettré et sanguinaire du nom de Tshombé, avant de le faire remplacer par l'"illustre" corrompu Mobutu.
Aujourd'hui, le Congo, depuis l'expulsion de ce dernier du pouvoir, est exposé à une guerre civile interminable, qui force le peuple à se retirer des zones de guerre et en même temps à subir les affres de la misère grandement favorisée par la dégradation complète des institutions publiques. Du coup, les protagonistes, sur le terrain, en profitent pour faire saigner les populations, allant jusqu'à commettre des viols collectifs, parfois sur de petites fillettes de trois ans et plus.
Le témoignage d'une jeune adolescente de 15 ans qui a vécu ces abus est suffisamment édifiant à ce sujet : "Les soldats qui sont venus étaient six. D'abord, ils ont violé ma petite soeur de 3 ans, puis deux d'entre eux m'ont violée pendant que les autres pillaient la maison. Ils ont jeté mon bébé nouveau-né par terre (...) Ils ont emmené ma mère avec eux (...) Je pense qu'elle doit être morte."
"Les violences sexuelles perpétrées par l'armée demeurent généralisées ", note, de son côté, l'organisme humanitaire Human Right Watch.
Ainsi, pour la seule année 2008, près de 16000 nouveaux cas de violences sexuelles ont été recensés par le Fonds des nations unies pour la population. Apparemment, depuis le début de l'année en cours, ces abus ont plus que doublé ou même triplé, selon HRW. Les populations n'ont, dès lors, que l'ultime recours de quitter les lieux de leur résidence pour chercher refuge ailleurs.
"Les auteurs des viols et enlèvements sont essentiellement des soldats de l'armée régulière (FARDC), mais aussi d'anciens rebelles de l'opposition armée intégrés dans les forces armées, voire des civils", explique Juliane Kippenberg, une experte de HRW, selon le Monde qui donne l'information.
Et face à ces exactions, seuls 27 militaires ont été condamnés par la justice, qui éprouve d'ailleurs de grosses difficultés à s'en prendre aux sous-officiers et aux officiers, par crainte de susciter la colère des dirigeants militaires et politiques.