La Russie fait face à un grave problème de décroissance démographique qui hypothèque son développement et risque de compromettre les espoirs longtemps nourris de récupérer le rang de puissance économique de haut rang.
Plusieurs facteurs se conjuguent pour justifier une préoccupation devenue réelle au sommet de l'Etat.
D'abord la population vieillit trop vite, faute d'être régénérée à temps. La mortalité, au lieu de baisser, tend à croître sous l'effet de l'alcoolisme (un demi-million de décès par an), du tabagisme et de la mauvaise qualité de vie. Elle reste particulièrement élevée chez les hommes, où l'espérance de vie est de 61,4 ans - un taux inférieur à celui du Bangladesh - contre 63,8 en 1960, alors qu'elle se monte à 75 ans dans les pays développés.
Ensuite, les moyens attribués à la protection de la santé restent encore très insuffisants, même s'ils représentent 4 % du PIB - contre 8 à 10 % en moyenne en Occident. Du coup, au lieu de progresser, la population qui était de 149 millions en 1993 a régressé de 7 millions en 2009.
Pour tenter d'améliorer la situation et encourager la procréation, Poutine a décidé, en 2006, de distribuer une prime dite de maternité de 325000 roubles, soit 7400 euros, à la naissance du second enfant. Cela a permis, certes, de relancer la natalité de 4 % mais à titre apparemment provisoire. "Malheureusement, cette croissance est temporaire, le "calendrier" des naissances change, mais l'essentiel, la fécondité des femmes, n'augmente pas. Et les générations de femmes elles-mêmes sont numériquement faibles", explique un démographe.
Faute par les Russes d'accepter des migrants sur leur sol, l'on craint que le pays ne perde encore quelques onze millions de personnes d'ici à l'horizon 2025.