Marx, ce philosophe du 19è siècle que l'on a toujours considéré comme utopiste, revient au goût du jour, aujourd'hui. Avec la crise qui sonne le glas de l'économie de marché, ainsi que lui-même l'avait prévu, le monde capitaliste s'inquiète de voir sa propre thèse voler en miettes.
Ricardo, Keynes, Barre et tous les autres théoriciens, qui ont conçu et défendu cette dernière, peuvent aller se rhabiller. Leurs oeuvres qui vantent la liberté du marché et la loi de l'offre et de la demande ne résistent finalement à la seconde grosse alerte qui secoue le modèle économique dont ils ont tant vanté les mérites.
Devant cet échec, l'on a vu des gouvernements, allant à contre-courant de leurs convictions, tenter d'unir leurs forces pour contrer cette nouvelle menace qui pèse sur la terre entière. Cédant à une panique inédite, ils se sont concertés à l'effet de lever rapidement des fonds pour renflouer les caisses des entreprises mises en faillite. Mais cela ne suffit plus pour endiguer un processus qui continue allègrement de se développer plutôt dans le mauvais sens.
Aussi, se remet-on à une nouvelle lecture de la théorie marxiste, pour essayer de mieux comprendre les défauts de la cuirasse de l'économie libérale. Depuis déjà quelques mois les éditeurs du célèbre Capital se remettent à l'ouvrage ; ils lancent de nouveaux tirages. Les lecteurs, sans être très nombreux pour l'instant, s'accumulent dans les librairies pour demander le livre qui a chanté la gloire du communisme-léninisme.
C'est en tout cas ce que le ministre allemand des Finances a lui-même fait. Il potasse d'ores et déjà Marx et espère y trouver la recette miracle. Il a d'ailleurs reconnu au micro du journal Spiegel que "certaines partie de la théorie marxiste ne sont pas fausses". Jacques Attali, plus perspicace, a rouvert l'oeuvre principale de Marx dès 2005, aux premiers signaux annonçant la crise, sans doute.
"Dès l'instant où l'on a connu des crises graves, à partir de 1997, beaucoup de gens se sont interessés à Marx. En réalité, ce retour est cyclique comme l'a expliqué Daniel Lindenberg dans “Le marxisme introuvable'. Dès qu'il y a un événement grave, on revient à Marx", écrit, de son côté le site Rue89.