A l'heure où une libéralisation déchaînée est engagée à travers tous les continents pour s'inscrire dans le giron de la mondialisation déshumanisante qu'ont imposée les grands de ce monde, un pays, le Venezuela, opère, lui, en sens inverse. Il nationalise les entreprises étrangères pour les adosser aux secteurs publics.
Ainsi, par une loi adoptée jeudi, qui complète celle votée en 2007, l'Etat peut désormais nationaliser toutes les entreprises, y compris les prestataires de services, des secteurs de l'énergie et de la communication.
Il a pris le contrôle du gros chantier géré par Williams Companies, une compagnie américaine et saisi les actifs de plusieurs sociétés prestataires de services, comme Halliburton, le groupe de Dick Cheney, l'ancien vice-président des USA. Des centaines de bateaux et de chantiers navals sont donc passés sous les fourches caudines de l'Etat.
Exxon Mobil et Conoco Phillips, deux importants groupes pétroliers activant dans le pays, y ont cessé leurs activités et se sont repliés à l'étranger. Ils réclament aujourd'hui des indemnités au titre des biens confisqués.
En vérité, Chavez est peut-être, de tous les chefs d'Etat du tiers-monde, le plus perspicace, qui a compris le jeu néfaste des grandes puissances. Elles cherchent à s'accaparer des biens du monde sous-développé pour mieux le contrôler, le régenter et le pousser à travailler dans le sens de ses seuls intérêts égoïstes. D'ailleurs, la crise qui secoue le monde depuis maintenant plus d'un an ne signe-t-elle pas les limites d'un capitalisme sauvage et débridé, autrement dit d'une théorie basée essentiellement sur le profit des plus riches au détriment des plus pauvres ?