Une grave affaire d'inceste, plus odieuse encore que celle d'Autriche, secoue depuis quelques jours l'Italie, d'après les journaux italiens repris par Le Figaro daté d'hier.
A Turin, un père de famille a été arrêté pour avoir séquestré et violé sa fille depuis 25 ans. Il a même forcé son fils à violer, à son tour, ses propres filles.
Quand sa fille n'avait que 9 ans, l'homme, un ferrailleur âgé aujourd'hui de 63 ans, a commencé alors à abuser d'elle. Il l'a en même temps enfermé dans une chambre non éclairée en lui interdisant d'en sortir sans être accompagnée de lui-même. Dès ses 13 ans, la malheureuse a dû abandonner ses études.
Lors de son interrogatoire, ce pédophile aurait déclaré, pour se justifier, qu'il entendait ainsi appliquer une certaine "loi familiale lui permettant de disposer de son aînée". C'est d'ailleurs au titre de cette soi-disant règle immonde qu'il prétend, par ailleurs, avoir forcé son fils, âgé aujourd'hui de 41 ans, ferrailleur également de son état, à abuser de sa soeur mais aussi de ses propres filles.
Le scandale a été mis au jour à partir précisément du moment où la fille aînée est allée, en compagnie de son père, porter plainte contre son frère qui l'avait séquestrée et violée, à son tour, pendant les deux semaines où elle était restée réfugiée chez lui, après une dispute avec son père.
La surveillance téléphonique de la famille décidée par suite révèle bientôt que le fils violait aussi ses quatre filles de 6, 8, 12 et 20 ans et qu'il les obligeait à assister à ses rapports sexuels. L'aînée, interrogée alors, déclare avoir été, tout comme sa tante, également violée par son père dès ses 9 ans.
Ces abominables actes incestueux auraient pu prendre fin dès 1994, date à laquelle la tante, autrement dit la fille du vieux ferrailleur, s'est échappée de la maison pour aller se réfugier chez un oncle, si seulement la malheureuse n'était pas mentalement déficiente. Car, sitôt que son père l'a dénichée chez cet oncle, il a aussitôt porté plainte contre ce dernier, l'accusant d'avoir abusé d'elle. Les dénégations de cet oncle et ses propres accusations contre le père indigne de cette dernière n'ont pas déterminé les enquêteurs à pousser plus avant leurs investigations. Les insuffisances mentales de la victime ont conduit les policiers à considérer que celle-ci avait inventé les viols subis.
L'enquête, qui se poursuit, risque d'apporter d'autres rebondissements de cette affaire qui défraie la chronique, à un moment où l'autre affaire dite Fritzl vient à peine d'être jugée.