Kadhafi veut innover en distribuant les revenus pétroliers

Revenant sur une idée déjà émise par le passé, le colonel Kadhafi demande aux congrès populaires de discuter de l'éventualité de distribuer les recettes pétrolières directement au peuple.

Pour mettre un terme au phénomène de la corruption, le président libyen estime que c'est là le moyen le plus sûr de le combattre, tout en préservant les intérêts des citoyens. Il reconnaît donc implicitement que son régime est lui-même miné par la corruption, malgré moult mises en gardes proférées par le passé. D'un autre côté, il admet que son gouvernement n'a pas réussi à mettre en place la politique de justice sociale qu'il s'est longtemps enorgueilli de promouvoir.

La Libye amasse un pactole de quelques 24 milliards de dollars par an, et sa population, l'une des plus faibles de la région, ne dépasse guère les six millions. Un calcul arithmétique permettrait donc de prévoir quelques 20 000 dollars par famille, un revenu non négligeable.

Toutefois, le peuple consulté n'approuve pas totalement l'idée, dans la mesure où une telle perspective signifierait la disparition du gouvernement et donc de l'autorité nécessaire qui s'impose pour la gestion de tous les problèmes quotidiens. Mais d'aucuns préfèrent saisir l'offre, sans trop s'interroger sur les conséquences qu'elle implique.

Venant, enfin, de la part de Kadhafi, une idée aussi saugrenue ne surprend guère, en vérité. Il lui faut bien, de temps à autre, se rappeler au souvenir de la communauté internationale pour bien montrer qu'il est encore là, toujours accroché sans partage au trône libyen depuis maintenant 40 longues années...