A force de tergiverser sur les paiements de ses consommations, et surtout de détourner indûment à son profit une part importante du gaz livré à l'Europe, l'Ukraine se retrouve au pied du mur. La Russie a déjà pris ses devants. Deux gazoducs qui contourneront l'Ukraine sont mis en chantier.
Le premier, de 1200 km, passera sous la Baltique, pour relier l'Allemagne, d'ici 2011. Le second, qui traversera sous la mer Noire, desservira le reste de l'Europe à l'horizon 2013.
Du coup, Kiev s'affole et plaide pour l'inutilité d'une telle débauche d'investissements, en soulignant sa disponibilité à poursuivre le transit du gaz en direction de l'Europe. C'est en tout cas le sens des propos tenus par Ioulia Timochenko, Premier ministre, lors de la 45è conférence de Munich sur la sécurité.
C'est bien mal connaître la résolution du Kremlin à ne pas céder au chantage ukrainien et à ses volte-face récurrentes, particulièrement en fin d'année où les comptes financiers doivent être soldés.
Sitôt que les gazoducs seront opérationnels, il y a fort à parier que même les livraisons faites à l'Ukraine pour sa propre consommation seront sinon arrêtées totalement du moins facturées au prix du marché, autrement dit sans aucune espèce de réduction. De surcroît, Kiev perdra en même temps le bénéfice des royalties qu'il perçoit sur le transit des livraisons de gaz destinées à l'Europe.