Un métis à la Maison-Blanche

Pour la première fois de l'histoire américaine, un homme métissé prend place à la Maison-Blanche, comme 44è président des Etats-Unis. Barack Obama, sa femme et ses deux enfants y ont emménagé simultanément avec le déménagement de la famille Bush.

La bâtisse présidentielle, sise en plein coeur de Washington, au 1600 Pensylvania Avenue, est érigée sur un terrain de 5000 m2. Elle se compose de 132 pièces, 35 salles de bains et cabinets de toilette, 412 portes, 147 fenêtres, 8 escaliers, 3 ascenseurs. Elle est entourée d'un parc de 7 hectares. En sus d'une salle de gymnastique, d'une piscine, d'un cours de tennis, d'une piste de bowling, on y trouve une bibliothèque de 2700 ouvrages et une salle de cinéma.

Quelques 1200 gardes et 2000 agents spéciaux se chargent de la sécurité de la famille présidentielle mais aussi des cinquante collaborateurs travaillant avec le président et disposant de leurs propres bureaux à ses côtés.

Au sous-sol, des salles sécurisées, équipées de toutes les commodités de communication avec l'extérieur, permettent au principal occupant des lieux de gérer, à l'abri même d'une attaque nucléaire, les situations de crise.

Enfin, dans ce célèbre bâtiment quasiment construit en partie par des esclaves, au lendemain de la proclamation d'indépendance des Etats-Unis, il y a plus de deux siècles, le personnel noir assure depuis toujours le service intérieur (90 domestiques) ainsi que celui de la cuisine, capable de préparer à dîner pour 1000 invités.

Si deux millions de personnes, a-t-on dit, s'étaient amassées sur l'esplanade de la Maison-Blanche, par un froid sibérien de -12°, pour écouter le discours de Barack Obama, en Chine, c'étaient des centaines de millions de téléspectateurs qui avaient tenu à le suivre. Mais, ils n'ont pu le faire jusqu'au bout, hélas ! Juste après avoir entendu, dans la phrase : « Les générations précédentes ont affronté le fascisme et le communisme, pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions fortes », le mot "communisme", le traducteur chinois a immédiatement censuré le reste du discours. Un court instant de cafouillage passé, la présentatrice s'est branchée sur sa collègue, envoyée spéciale aux USA, pour l'interroger sur l'économie américaine, manière de noyer le poisson...

Les Chinois ne badinant pas avec leurs convictions, à propos notamment du communisme, il n'était pas question de laisser le nouveau président américain fustiger plus longtemps un grand idéal au nom duquel le peuple tout entier s'est révolté en 1949, en s'engageant dans la célèbre Longue marche initiée par Mao. Comme cet incident permet de le vérifier, l'ouverture de Pékin sur le capitalisme n'a rien d'une manifestation témoignée par conviction, par gaieté de coeur. Le fond de la pensée des dirigeants reste ailleurs et il est même diamétralement opposé.