L'ANR se disloque

Le premier responsable de l'ANR, Redha Malek, vient de rendre publique sa démission du parti.

Né en mai 1995, à l'approche des élections présidentielles, le parti de l'Alliance nationale républicaine se proposait de faire siens quelques principes comme ligne de conduite, ainsi que s'est plu à les rappeler aujourd'hui l'ancien Premier ministre Malek : "autonomie vis-à-vis du pouvoir, rectitude morale, rigueur intellectuelle, vocation éducatrice privilégiant la formation citoyenne sur les jeux politiciens".

En invitant ses camarades à rechercher une nouvelle dynamique capable d'impulser un nouveau départ à l'ANR, Redha Malek a tenté d'expliquer l'effacement de son parti par ce qu'il appelle une "crise du multipartisme et du militantisme" en Algérie.

En fait, passé les toutes premières déclarations accompagnant la naissance de l'ANR, par lesquelles ses dirigeants avaient tenté sans succès de l'insérer dans le champ politique, l'on n'a guère entendu de manifestation de son existence qu'à l'occasion de quelques rares campagnes électorales. Sans impact réel sur les citoyens et donc sur les électeurs, les discours tenus par ce mouvement, dont les militants se limitent, souligne-t-on, au cercle de ses seuls fondateurs, ne se sont jamais écartés de la ligne officielle du pouvoir en place.

Resté volontairement ambigu sur les principales questions qui intéressent au premier abord les Algériens, Redha Malek croyait à tort pouvoir ratisser large parmi les militants se disant démocrates. Il avait particulièrement oublié ses origines FLN et sa participation à divers gouvernements antérieurs dont les Algériens gardaient parfois de bien fâcheux souvenirs.

Il se retire aujourd'hui, publiquement, parce qu'en vérité, ne subsistait de l'ANR que le nom et peut-être les locaux gracieusement attribués par l'Etat. Et Malek serait mieux avisé d'écrire ses mémoires s'il voulait réellement apporter quelques clarifications à l'histoire si embrouillée de son pays.