Bien court est le délai restant à courir pour la paiement du gaz russe livré à l'Ukraine. D'ici demain soir, si les factures de novembre et de décembre 2008 ne sont pas payées, pour un montant de 1,6 milliard de dollars, le robinet sera fermé, et, par voie de conséquence, l'Europe en subira aussi les conséquences.
C'est par l'Ukraine, en effet, que transite le gazoduc desservant le centre de l'Europe. Et si Kiev n'honore pas son engagement, alourdi par une pénalité courant à hauteur de 450 millions de dollars, l'Europe grincera malencontreusement des dents.
Quand au règlement des pénalités, il reste lié à la couverture effective du principal des factures du dernier bimestre de l'année. Tout dépendra donc de la bonne volonté que mettra Kiev à honorer sa dette, et surtout de ses disponibilités financières. Car sa situation économique n'est pas non plus très brillante, depuis quelques années.
Aussi, le plus dur est encore à venir. Le prix du gaz sera vraisemblablement porté à 418 dollars les 1000 m3 si cette dette n'est pas éteinte sous 24 heures. On serait là, naturellement, loin des 179,5 dollars actuellement payés pour la même quantité unitaire.
L'Allemagne et la France s'inquiètent, en attendant, de la décision que prendre Kiev, dans ce délai. Ces deux pays ne voudraient surtout pas revivre la menace ayant pesé en 2006, en plein hiver, sur les livraisons qui leur étaient destinées et qu'au passage l'Ukraine avait effrontément détournées.