Le Sénégalais Ousmane Sembène s’est éteint à Dakar, à l’âge de 84 ans.
Contrairement à beaucoup de ses confrères, Sembène Ousmane, écrivain et cinéaste, a suivi un parcours quelque peu singulier.
Appelé sous les drapeaux, Ousmène a rejoint, en 1942, les rangs des Tirailleurs sénégalais. Quatre ans, plus tard, il se retrouve docker, à Marseille, où il est entré comme clandestin.
Inscrit, ensuite, au Parti communiste français, cet autodidacte publie, dès 1956, son premier roman «
Le docker noir » qui retrace un peu sa vie professionnelle.
Attiré peu après par le cinéma, Sembène se rend, en 1961, à Moscou pour y suivre des études spécialisées, et sort son premier court métrage, dès 1962,sous le titre «
Borom sarret » (Le charretier). Courant 1966, il est honoré alors par deux distinctions, le Tanit d’or du Festival du film africain tenu à Carthage, et le prix du meilleur réalisateur africain au 1er Festival mondial des arts nègres de Dakar.
Le défunt, rendu célèbre par la pipe qu’il tenait toujours serrée entre ses dents, comptait à son actif une douzaine de films et autant de romans et de nouvelles.
Comme militant engagé, Ousmène a, en effet, traduit ses convictions dans ses propres œuvres. L’ouvrage «
Les bouts de bois de Dieu », publié en 1960 restera sans doute le plus célèbre, qui retrace la grève des cheminots sénégalais de 1947. Le film «
Mooladé », sorti, en 2005, s’attaque, lui, contre l’excision, une coutume ancestrale, rétrograde et encore persistante en Afrique.
Signalons enfin qu’ il est pour le moins regrettable que la presse écrite n’ait pas cru devoir annoncer son décès et moins encore de lui rendre l’hommage qu’il est en droit d’attendre.