Sarkozy s'implique vraiment dans la discrimination positive

S'étant entouré, dès sa nomination à l'Elysée, de plusieurs ministres et secrétaires d'Etat issus de l'immigration, Dati, Amara et Ramayade en l'occurrence, Sarkozy accomplit un nouveau geste dans ce qu'il appelle la discrimination positive. Par cette ouverture, empruntée aux Etats-Unis qui ont ainsi promu nombre de Noirs aux plus hauts sommets de l'Etat, le président français veut réduire le déséquilibre flagrant entre les communautés de souche française et les autres dites de l'immigration essentiellement africaine.

Il est démontré, en effet, qu'aucune barrière non objective (autre que le diplôme, la formation, l'expérience, etc.) n'est dressée pour le recrutement ou la promotion d'un Français de souche, pendant que l'on ferme carrément la porte au nez des candidats de faciès différent. Quand bien ces derniers peuvent-ils présenter un curriculum-vitae satisfaisant, on s'empresse en général de repousser leur demande, sans pouvoir justifier le geste.

En nommant cette fois le Franco-Algérien, Yazid Sabeg, au Commissariat à l'égalité des chances, après avoir installé il y a quelques semaines un second préfet de même origine, le président français veut donner corps à son ambition de promouvoir de façon plus intensive les Français d'origine africaine qui ont réussi leur intégration.

Yazid Sabeg a déjà fait la preuve d'un savoir-faire digne d'éloges. Cet homme de 57 ans, originaire de Guelma, a suivi en fait des études d'économie qui lui ont ouvert la voie dans le domaine financier et permis de devenir lui-même grand manager. Il dirige actuellement une entreprise, Communications et systèmes (C.S.), spécialisée dans l'aéronautique et l'aérospatiale, qui emploie quelques 3000 salariés réalisant un chiffre d'affaires annuel de 600 millions d'euros. Connu de plus pour ses idées axées sur l'amélioration des conditions de vie des immigrants, Sabeg est le spécialiste dont l'opinion est souvent sollicitée sur les plateaux de télévision pour tenter de mieux cerner les problèmes des banlieues et du chômage qui frappe durement les jeunes beurs en particulier.