Va-t-on vraiment vers la destruction des bombes à sous-munitions ?

Plus de cent pays étaient réunis hier, à Oslo, pour parapher le Traité interdisant l'usage des bombes à sous-munitions (BASM). Mais les grands fabricants de ces bombes n'étaient pas parmi eux : les USA, la Russie, la Chine et Israël.

Le danger présenté par ce type de bombes est d'autant plus important qu'elles peuvent exploser longtemps après leur lancement et faire des ravages considérables parmi les populations pouvant se trouver dans un certain rayon. Car, ces explosifs, conçus sous la forme de bombes, de roquettes et d'obus, projettent des centaines de sous-munitions, constituées elles-mêmes d'explosifs qui éjectent sur la périphérie des fragments de métal capables de tuer. Le plus grave est que certaines de ces sous-munitions n'explosent pas toujours lors du lancement. Elles le font plus tard et peuvent rester opérationnelles jusqu'à trente ans.

Depuis 1965, dans tous les conflits qui ont surgi un peu partout sur la planète (Vietnam, Cambodge, Laos, Irak, Kosovo, Afghanistan, Liban, etc.), ces bombes ont été abondamment utilisées. Et les opérations de déminage engagées après les conflits coûtent, chaque fois, des dizaines de vies humaines.

Ces bombes qui s'apparentent à des mines antipersonnel, que la Convention d'Ottawa interdit pourtant depuis 1997, devraient en effet être détruites et leur production cesser à tout jamais, si l'on se réfère aux accords de principe souscrits par l'ensemble de la communauté internationale. Mais, cela exige au préalable que les pays producteurs s'y impliquent sincèrement, chose qui est loin d'être atteinte, comme en témoigne leur absence criante à Oslo.

Les témoignages suivants ont été recueillis par les équipes de Handicap International en Irak au mois de juillet 2003. Ils donnent la mesure des dégâts causés par ces bombes à sous-munitions tant utilisées en Irak par exemple.
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Ce jour d’avril où Ali Mustapha a perdu ses yeux - dans l’explosion qui a également blessé son frère et un autre camarade - trois autres enfants étaient déjà soignés pour blessures par sous-munition dans le même hôpital de Bagdad.

Ali Hamed, 10 ans, originaire de Bagdad, a eu le ventre déchiqueté et l’intestin perforé suite à l’explosion d’une sous-munition avec laquelle lui et des amis étaient en train de jouer !

Saef Sulaiman, 17 ans, a reçu des éclats de projectiles au bas du dos… après que son jeune frère eut ramené une sous-munition encore active dans la maison. L’explosion a tué sur le coup sa sœur de 8 mois.

Une petite fille iraquienne, qui venait de ramasser une sous-munition, a eu la vie sauve grâce au sergent Troy Jenkins des forces terrestres qui la lui a reprise. La sous-munition a ensuite explosé, tuant le sergent Jenkins.

Au cours des dix dernières années, pendant les principaux conflits qui ont secoué le monde, des millions de sous-munitions ont été larguées sur des zones civiles. Beaucoup n’ont pas explosé et attendent leur prochaine victime.