Le quotidien El-Watan, sous la plume de Salima Tlemçani, s'étale ce matin sur une affaire de magouilles mettant en cause des inspecteurs de douane. Ces derniers sont impliqués dans des falsifications de documents douaniers, grâce auxquels leurs complices, des importateurs de véhicules de grosse cylindrée, ont pu passer à travers les mailles du filet sans être assujettis aux droits réglementaires.
La liste des véhicules ayant ainsi échappé au circuit officiel est longue et ses effets se traduisent par une perte sèche de près d'un milliard de dinars pour le trésor public.
Huit officiers sont donc suspendus, dont des chefs d'inspection. En sus des minorations illégales de droits de douane sur véhicules auxquels ces fonctionnaires corrompus ont donné accès, au fil des années, par des maquillages d'écritures, il semble que d'autres fraudes ont eu lieu. Notamment, en matière d'importations de bateaux de plaisance, la même procédure de fraude aurait été utilisée, au détriment du contribuable.
Tant que l'on continuera, en vérité, à offrir des privilèges scandaleux aux anciens moudjahidin, dont l'on sait l'énorme proportion de faux titres attribués, les fonctionnaires des douanes pourront toujours innover en matière de maquillages d'écritures et d'irrégularités.
Au demeurant, il n'y a pas que les huit inspecteurs impliqués dans ce dossier à devoir rendre des comptes. Quasiment, le train de vie de la majorité des fonctionnaires de douanes devrait inciter à une vérification très sérieuse de leurs revenus. Mais, ce n'est malheureusement pas demain qu'une telle éventualité pourrait être envisagée, cette corporation étant par ailleurs très au fait des irrégularités commises par des bras longs très proches du pouvoir.