Le culte des faux moudjahidin grève de plus en plus fortement le budget algérien

Une vive polémique s'est instaurée à l'Assemblée nationale, à l'occasion de la discussion sur le projet de budget 2009. Les députés du R.C.D., pour avoir jugé excessives les allocations budgétaires réservées au Moudjahidin et ayants droit, ont été pris violemment à partie par leurs collègues du FLN en particulier.

Nouredine Aït-Hamouda, fils du chahid Amirouche, ancien responsable de la wilaya III, a estimé en effet qu'il y avait surabondance de pensions distribuées à de faux moudjahidin. En effet, sur le terrain, les vrais moudjahidin étaient bien peu nombreux, comme chacun le sait. Et pour la plupart, ils ont tous péri au combat. C'est bien une évidence que les soi-disant représentants du peuple, qui occupent la quasi-totalité de la chambre, refusent publiquement d'admettre, au nom de sacro-saints principes qui n'ont plus cours désormais.

Poussant le bouchon plus loin, le ministre des Relations avec le parlement, Khoudri, un illustre inconnu, s'est offert la prétention de faire retirer son mandat à Aït-Hamouda, et peut-être même à l'ensemble de ses collègues du RCD.

Pourtant, il n'échappe à personne que ce fonds de commerce qu'utilise le régime en place pour se perpétuer, en achetant les voix de ces centaines de milliers de faux moudjahidin, est décrié à longueur d'année par le peuple tout entier. Aucun Algérien n'admet que l'argent de la collectivité entretienne cette nombreuse tribu de faux combattants qui étaient en majorité tapis partout ailleurs sauf au maquis, où l'absence de recrutements avait fini par susciter de sérieuses craintes quant à l'avenir du combat.

En dénonçant de telles vérités criantes, le RCD ne peut qu'avoir raison de refuser que se pérennise, cinquante ans après la guerre, une dépense publique occupant la quatrième place du budget national.

Ceci est le commentaire que j'ai inséré ce matin dans le cadre de l'article publié par TSA sur le sujet. Il est signé misguemas.

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Il est de notoriété publique que l'on sert non pas des milliers ou des dizaines de milliers mais des centaines de milliers de pensions à de faux moudjahidin, n'en déplaise à tous les thuriféraires du pouvoir et aux organisations satellites créées de toutes pièces pour pérenniser le système prédateur mis en place depuis l'indépendance.

D'abord, une simple référence à l'histoire nous démontre la vanité de toute prétention au maquillage d'une réalité incontournable. Par application de l'une des résolutions du Congrès de la Soummam, il est établi que le pays en guerre a été divisé en six wilayas distinctes, de 1 à 6. Dirigées par des officiers du grade de colonel, ces dernières se subdivisaient en zones, commandées par des capitaines. Des régions devaient à leur tour composer chaque zone, et des secteurs chaque région.

Par nécessité d'assurer un contrôle acceptable au niveau de la zone, la limitation de ses effectifs était arrêtée à 1000 moudjahidin au maximum.

Sachant, d'un côté, que les effectifs de deux wilayas au moins, la cinquième et la sixième, Oranie et Sud, étaient quasiment nuls ; et, de l'autre, que la plus étoffée d'entre elles ne se composait guère, sauf erreur, de plus de quatre zones n'ayant jamais atteint la limitation prescrite, il est permis de tirer arithmétiquement la composition totale de l'ALN. Elle était très loin de compter le chiffre théorique de 20 000 moudjahidin.

Un tel chiffre est d'ailleurs corroboré par un écrit du président français de l'époque, Charles de Gaulle. Ce dernier, rejetant le processus d'intégration demandé avec insistance par une mouvance activiste de droite vers la fin des hostilités, a fait valoir que la France, avec ses 500 000 soldats puissamment armés, se battait contre tout le peuple algérien et non contre "tout au plus 12000 combattants en guenilles, armés tout juste de pétoires..."

A la vérité, et chacun peut le vérifier immédiatement autour de soi, nombreux sont les proches ou voisins, appointés au ministère des Moudjahidin, dont nous connaissons le véritable itinéraire durant la guerre de libération. Et bien trop peu des bénéficiaires actuels de pensions peuvent faire valoir un droit incontestable à semblable prétention.

Il faut dire que dans cette foison de faux moudjahidin, l'on trouve non seulement de simples sympathisants du FLN combattant (qui ont versé une ou deux fois leur cotisation ou hébergé un soir des combattants en armes)mais surtout de véritables sangsues accourues à la curée, grâce à des signatures complaisamment apportées au fil du temps par une chaîne de faux moudjahidin élus déjà au rang de pensionnaires.

La vérité, quand les historiens l'établiront sans fard demain, donnera bien du mal aux prochaines générations pour séparer le grain de l'ivraie. D'ores et déjà, les rares et véritables moudjahidin encore en vie ont quelque peine à se situer dans ce magma sciemment créé pour semer la confusion. Eux qui ont sacrifié leur propre vie pour la liberté et l'indépendance regrettent que l'on se serve de leur combat pour ouvrir la boite de Pandore à des parvenus qui se sucrent de façon aussi éhontée sur le dos du peuple.

Le plus grave est encore qu'à chaque élection présidentielle ces derniers se renforcent de nouveaux attributaires, directement inscriptibles dans l'électorat constituant le soubassement du régime.

Le journal El Watan d'aujourd'hui fait état d'une déclaration du président de l'Association des grands invalides de guerre stipulant que 12 000 faux moudjahidin seulement ont été démasqués à la suite d'une enquête diligentée par le ministère concerné.

Il indique que l'examen de ces douze mille dossiers a donné lieu à la suspension des pensions servies. Il ajoute, néanmoins, que 85 000 nouvelles demandes en instance d'instruction sont bloquées jusqu'ici.

Estimant pourtant la corporation des moudjahidin diffamée par les accusations portées par Aït-Hamouda et ses collègues du RCD, Bouhafsi ne juge pas utile d'engager des poursuites contre eux. Il a laissé sous-entendre qu'il suffisait de répondre par le mépris à ces détracteurs.

En vérité, Bouhafsi comme ses camarades de l'organisation des quatre ou cinq cent mille faux moudjahidin s'estiment bien trop faibles pour faire valoir un prétendu droit qu'ils ne peuvent vraiment justifier.