Les Gi's ou les assassins pendables

Pour venger les 10 Français abattus ces derniers jours dans les environs de Kaboul, les Américains, opérant comme toujours aveuglément et en toute impunité, ont exterminé par des bombardements aériens 76 civils afghans, indique le gouvernement de Kaboul. 50 femmes, 19 enfants de moins de 15 ans et 7 hommes ont péri sous les bombes et quinze de leurs maisons détruites.

C'est au village d'Azizabad, à quelques 120 km au sud d'Herat, la grande ville de l'ouest du pays que ce crime abominable a été commis, bien loin donc de la zone des combats ayant opposé les insurgés afghans au détachement français.

Ce que le monde occidental appelle encore une bavure, et non un massacre aussi intolérable que condamnable digne d'être traduit devant le TPI, donne une fois encore la mesure, comme l'ont observé à leurs dépens les politiques afghans eux-mêmes, des objectifs réellement poursuivis par la coalition engagée dans ce pays.

Il s'en trouvera toujours des observateurs qui, tout en regrettant bien sûr de telles extrémités, expliqueront sous mille subterfuges l'impossibilité de les éviter. Parce que tout simplement, ils ne se déroulent pas sur quelque territoire occidental...

Le bilan est à corriger à la hausse. Il y a eu plus de 90 morts et non 76, selon Nematullah Shahrani, ministre afghan des Affaires religieuses chargé de faire une enquête sur les bombardements criminels de vendredi dernier à l'ouest du pays.

Comme il fallait s'y attendre, Washington a versé des larmes de crocodile, à ce sujet, en présentant ses regrets d'avoir touché des "innocents" que les Américains étaient soi-disant censés "protéger".

Le ridicule ne tuant jamais, il s'est même trouvé un éminent conseiller de Sarkozy, en la personne de Guéant, pour prétendre, à propos des victimes françaises, que ce n'étaient pas les Talibans qui les avaient attaquées, mais des terroristes musulmans venus d'ailleurs. C'est une manière pour lui de justifier que la guerre qui est menée en Afghanistan vise le terrorisme islamiste, même si la réalité lui renvoie journellement que ce sont les insurgés afghans qui se battent pour libérer leur pays des occupants et agresseurs étrangers.

Une autre abominable tuerie, rangée par euphémisme au nombre des détestables bavures de la coalition qui causent périodiquement des dizaines de victimes innocentes, s'est soldée lundi par 40 morts et 28 blessés, dans le district de Shah Wali Kot de la province de Kandahar, indique un communiqué publié par les services de Karzaï, en Afghanistan.

Les victimes étaient prises dans un cortège de mariage que les bombardements aveugles des forces assassines opérant en Afghanistan ont décimées. Un correspondant de l'AFP a lui-même décrit la scène apocalyptiques en déclarant "n'avoir trouvé que désolation, bâtiments en ruines et morceaux de chair, les cris et la douleur ayant brutalement succédé à la joie de célébrer ensemble un mariage".

Le 22 août dernier, c'étaient 90 civils qui avaient perdu la vie dans un autre bombardement aussi aveugle, devenu simple routine apparemment.

Le moins inexplicable est le silence observé par l'ensemble des coalisés que ces massacres rendent insensibles. Il est vrai qu'ils sont tous là en terrain illégalement conquis pour soi-disant combattre des insurgés qui ont finalement toutes les raisons de bouler les occupants hors de leur territoire, où ils sont tous bien malvenus.

Encore une nouvelle "bavure" a été commise ce matin, à Zaboul, dans le sud de l'Afghanistan. 6 policiers et un civil ont été tués, 13 autres personnes dont 11 policiers ont été blessées, indique le chef de la police de la localité à un correspondant de l'AFP, repris par le journal Le Monde.

Le bâtiment abritant les policiers ainsi qu'une maison voisine ont été détruits sous un bombardement de la coalition, qui visait, selon cette dernière, un chef Taliban.

Cette méprise démontre une fois de plus que les Américains et leurs alliés n'ont plus le contrôle du terrain en Afghanistan, d'un côté. De l'autre, leurs bavures récurrentes n'ont d'autre objet que de dévoiler le mépris total que les coalisés cultivent pour les populations du pays conquis, jusque et y compris pour leurs propres alliés, les policiers nationaux en l'occurrence. Enfin, si sept ans de guerre effroyable menée avec les moyens les plus sophistiqués n'ont pas réussi à venir à bout de quelques poignées de Talibans, la question qui mérite d'être posée aux chancelleries formant la coalition est de savoir combien de temps tiendront-elles encore pour se raviser de la nécessité de déclarer forfait et de se retirer du pays.

La Commission des droits de l'homme d'Afghanistan a publié, aujourd'hui, un rapport sur les bavures, ayant coûté la vie à 500 civils cette année, qui suscitent la colère du peuple. "Les bombardements massifs, fatals à des dizaines de civils, sont une des principales raisons de la colère des Afghans envers les forces pro-gouvernementales ", écrit-elle. Elle entend, en fait, par force pro-gouvernementales (FPG) les troupes afghanes et celles de la coalition menée sous l'égide de l'OTAN.

Le rapport, qui s'appuie sur les données de l'ONU, souligne que : "1.798 civils afghans ont été tués dans les dix premiers mois de 2008 dans des violences liées aux combats entre FPG et insurgés, soit 41% de plus qu'en 2007." Il ajoute que : "les bombardements aériens des FPG sont responsables de 25% de l'ensemble des victimes civiles en 2008, et de 63% des victimes des FPG".

Les Afghans se disent également agacés par les fouilles nocturnes, indique, par ailleurs, la Commission. "Si les raids nocturnes sur les maisons ont entraîné moins de morts, ils impliquent souvent des comportements abusifs et des intrusions violentes (dans les foyers) en pleine nuit, et cela provoque presque autant de colère envers les FPG que les bombardements aériens". Ces mêmes violences sont en fait régulièrement décriées par les autorités de Kaboul, qui reprochent à la coalition son manque de discernement dans les attaques aériennes dirigées bien souvent contre des civils innocents.

De graves bavures commises, avant-hier, par les Américains en Afghanistan ont coûté la vie à plus de cent personnes, civils et insurgés, indiquent les agences de presse.

Des bombardements intenses opérés à Bala Buluk, dans l'ouest du pays, ont visé soi-disant des Talibans qui contrôlent le pays. Parmi les morts, il y avait naturellement des femmes et des enfants, pour la plupart ensevelis sous les ruines de leur propre maison.

Comme toujours les Américains sont incapable de justifier leurs tirs aveugles, s'agissant là d'adversaires qu'ils étaient venus "civiliser" un peu comme les armées coloniales d'autrefois.

Ces massacres sont les plus lourds que le peuple afghan a endurés depuis le début de l'agression occidentale contre le pays.

Bien sûr, comme de coutume, la ministre des Affaires étrangères, Hialry Clinton a présenté des excuses au président Karzaï se trouvant précisément à Washington pour des discussions avec Obama et Zardari du Pakistan.

En tout cas, c'est une très belle leçon à méditer pour les Afghans qui étaient tentés de croire en la civilisation occidentale, représentée par les Américains, qui ont fendu sur eux comme des hyènes, attaquant sauvagement et indistinctement hommes, femmes et enfants, partout dans le pays.