La libération de l'Irak, quelle foutaise !

Dans un rapport établi le 25 avril de l'année dernière, portant sur le premier trimestre précédent, la Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (Unami) avait donné les indications suivantes sur l'Irak. Elles sont suffisamment éloquentes pour juger de la situation catastrophique que vit le pays depuis l'agression américaine :

- 3 000 personnes arrêtées depuis l'instauration du plan de sécurité à Bagdad mi-février.

- 37 641 personnes en prison, beaucoup sans jugement, ni chef d'accusation.

- Près de 2 millions de déplacés depuis 2003.

- 153 journalistes tués depuis mars 2003.

- 200 universitaires tués depuis 2003.

- 12 000 médecins ont fui le pays.

- 54 % des Irakiens vivent avec moins de 1 dollar par jour.

- Seuls 32 % des Irakiens ont accès à l'eau potable.

- 8 millions d'Irakiens ont besoin d'une assistance humanitaire urgente, dont 432 000 enfants.

- Le taux de chômage approche les 60 %.

- Le taux d'inflation a atteint 70 % en juillet 2006.

Le président Bush et sa clique peuvent s'enorgueillir d'avoir ainsi atteint leurs objectifs, ceux notamment d'avoir ramené 54 % des Irakiens à vivre avec moins de 1 dollar par jour, soit un revenu nettement en dessous du seuil atteint par le pays le plus pauvre d'Amérique, Haïti, qui vit, lui, avec deux dollars, soit le double.

(Source : journal Le Monde)

J'ai piqué la dépêche suivante du Journal du dimanche :

"Le ministère de l'Intérieur irakien a annoncé, aujourd'hui, le licenciement de 1300 policiers et soldats dans le sud irakien. Ces soldats n'auraient pas été à la hauteur de leur tâche durant les récents combats qui les ont opposés aux miliciens de l'Armée du Mahdi de l'imam radical chiite Moktada Sadr. Lors de ces combats, un millier de soldats avaient refusé de se battre et s'étaient même livrés aux miliciens sadristes, les forces gouvernementales ayant décidé de s'engager sans l'appui initial des forces américaines et britanniques."

Nous découvrons au moins une chose, inédite jusqu'ici : les troupes enrôlées par le gouvernement fantoche de Bagdad ne semblent pas, contrairement aux déclarations mensongères et fantaisistes de ce dernier comme de ses commanditaires occupant les lieux par les armes, prêtes à jouer aux harkis contre leurs coreligionnaires.

Sachant de plus le niveau très élevé du taux de chômage sévissant dans le pays, il est permis d'en déduire que les engagements des nationaux dans les forces de police et de l'armée irakiennes ont plutôt répondu à un besoin de gagner la subsistance des familles plutôt qu'à celui de porter aide et assistance aux troupes d'agression qui ont mis le pays à feu et à sang.