Les lecteurs français et le livre

A la faveur du Salon du livre qui se tient à Paris du 14 au 19 mars, un sondage TNS Sofres, publié jeudi, donne quelques statistiques assez significatives de la place qu'occupe aujourd'hui le livre dans la société française.

Ainsi, par rapport à 1981, où sa première étude a été menée dans le même objectif de cerner l'intérêt du Français pour le livre, TNS Sofres a noté une progression mineure : seulement 69 % aujourd'hui contre 66 % alors. En revanche, le nombre de livres a baissé. Contre 42 % de lecteurs de plus de cinq ouvrages en 1983, l'enquête ne retrouve plus que 34 % en 2008. Ils sont de même moins nombreux, 9 % aujourd'hui contre 14 % en 1981, à lire plus de vingt ouvrages par an. Mais, ils s'identifient davantage dans la frange des lecteurs de 1 à 5 livres seulement, et passent de 24 % à 39 % désormais.

Curieusement, enfin, il semble que ce soit parmi les internautes que l'on rencontre les plus grands lecteurs. Ils sont 13 % à surfer régulièrement sur la Toile contre 20 % se disant non lecteurs. Enfin, il est établi que 43 % des gens qui ne se connectent pas sur Internet sont des non lecteurs.

De l'examen de ces données, il est permis de tirer à tout le moins les enseignements suivants : les Français, et sans doute aussi nombre de citoyens du monde, éprouvent de moins en moins d'attirance pour la lecture, à mesure que la télévision retient davantage leur attention. S'il est admis communément qu'Internet occupe une bonne partie des temps de loisirs des jeunes générations surtout, pour vingt raisons qui ne sont pas toujours de caractère ludique, on ne peut affirmer que les lecteurs assidus du livre soient faciles à détourner vers la télévision ou Internet.

De tels résultats se ressentent enfin dans la perte de plus en plus perceptible des notions acquises au double plan lexical et grammatical par les générations montantes.