Quand tout un corps de douaniers sombre dans le banditisme, il y a fort à croire que plus rien n'a de sens dans les institutions algériennes. Le compte rendu d'audience que nous rapporte d'Ouargla le correspondant du journal El-Watan sur le procès de 42 douaniers, leur ex directeur régional inclus, témoigne assez de la déliquescence d'un rouage essentiel du pays chargé pourtant de veiller au grain...
Dans ce procès en appel, les justiciables sont en fait poursuivis pour avoir subtilisé 1038 cartouches de cigarettes de contrebande sur les 15 240 saisies par eux-mêmes, sans doute, entre 2006 et 2007. L'acte par lui-même aurait pu passer inaperçu, n'eût été la sagesse des représentants de la Protection civile ayant refusé d'avaliser un tel manque dans le décompte ayant précédé la destruction par le feu de la marchandise confisquée.
Pareil scandale, qui s'ajoute à une multitude d'autres tout aussi retentissants et ayant des incidences préjudiciables à l'économie nationale, devrait donner le signal à la refonte complète de cette organisation des douanes, où, à en croire les mauvaises langues, la corporation se distingue particulièrement par un enrichissement abusif de ses membres, sans distinction de qualité ou de grade, et ce, depuis des lustres. Et, dans le cas présent, l'évidence saute aux yeux : tout le monde est complice dans ce détournement éhonté.