L'Etat algérien reste toujours mauvais payeur

Les créances détenues sur ses clients algérois par la Sonelgaz se chiffrent, semble-t-il, à quelques six milliards de dinars. Pour l'essentiel, l'Etat se révèle, comme toujours, le plus mauvais payeur puisqu'il cumule à lui seul les trois quarts de ce chiffre.

Croyant décrocher la timbale en remettant toujours aux calendes grecques le règlement des dettes publiques intérieures, les dirigeants algériens ne se rendent nullement compte que le peuple en a plus qu'assez de les voir gaspiller les ressources collectives, tandis que des factures de toutes sortes traînent en longueur dans les services payeurs des APC, des wilayas, du Trésor public, etc.

Si Sonelgaz ou l'EPEAL disposent, elles, de la ressource, tant de fois utilisée sans le moindre égard pour les petites gens, d'augmenter non de 3, de 5 ou de 10 % leurs tarifs, mais de 30, 50 et même 100 voire 200 %, des milliers de fournisseurs de l'Etat se trouvent obligés, à chaque fois, de faire du porte à porte, allant jusqu'à soudoyer les responsables, pour tenter de faire passer leurs factures à la caisse.

Autant c'est révoltant pour Sonelgaz ou l'EPEAL, qui détiennent le monopole de leurs services, d'agir avec une telle légèreté vis-à-vis de leurs clients, pourtant bons payeurs, autant l'aberration de ne pas régler les créances des fournisseurs reste pour les dirigeants de l'Etat le premier signe d'incompétence à gouverner dont chacun mesure aujourd'hui pleinement les graves et irréparables conséquences.