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 RUSSIE. La fortune cachée de Poutine

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M'hand

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MessageSujet: RUSSIE. La fortune cachée de Poutine   RUSSIE. La fortune cachée de Poutine EmptySam 3 Mar - 19:39

Le Nouvelobs.fr - 2.03.2012
par Vincent Jauvert, envoyé spécial

Comptes offshore, prête-noms, contrats bidon... Des témoins révèlent comment le numéro un russe, qui s'apprête à entamer un troisième mandat au Kremlin, serait devenu immensément riche.

Il vit comme un homme traqué. Il dort à l'hôtel ou dans des meublés. Depuis qu'il a fui la Russie, il ne reste jamais plus d'une semaine dans le même pays. Le voilà en Estonie, à Tallinn. Sergueï Kolesnikov arrive de Washington et repartira bientôt, en Suisse. "Je ne suis nulle part en sécurité, dit cet homme d'affaires de 63 ans. On m'a prévenu : Poutine me considère comme un traître à la patrie." La raison ? "J'ai révélé comment, grâce à ma société, il a secrètement accumulé une fortune considérable."

Costume gris et lunettes sobres, Sergueï Kolesnikov n'a rien d'un affabulateur. Avant de quitter son pays en catimini, fin août 2010, ce docteur en biologie a copié des dizaines de pièces comptables appartenant à sa compagnie. Il les a confiées à deux prestigieux quotidiens anglo-saxons, le "Washington Post" et le "Financial Times", qui les ont fait étudier par des cabinets d'avocats. Le grand journal russe d'opposition "Novaïa Gazeta" les a aussi analysées. Tous sont parvenus à la même conclusion : même s'il ne possède pas la preuve absolue de ce qu'il avance, c'est-à-dire un document signé de la main de Vladimir Poutine, et malgré les démentis du Kremlin, Sergueï Kolesnikov dit probablement la vérité. Les risques qu'il prend pour sa propre vie et celle de ses proches forcent l'admiration. "Il est l'une de ces rares âmes courageuses qu'un journaliste croise de temps en temps", écrit l'éditorialiste du "Washington Post" David Ignatius, le premier à qui Sergueï Kolesnikov a fait part de ses révélations. Crédibles, celles-ci corroborent, au moins en partie, les rumeurs qui courent depuis longtemps sur la fortune cachée de l'homme fort de la Russie.

500 millions de dollars accumulés

L'histoire que raconte le biologiste est complexe. Il y est question de contrats surfacturés, d'hommes de paille et de compagnies offshore. En résumé, il affirme qu'il connaît Vladimir Poutine depuis le début des années 1990. Ce dernier dirige alors le département international de la mairie de Saint-Pétersbourg. À ce titre, il crée une société mixte d'importation de matériel médical, Petromed. Il charge un ex du KGB et Sergueï Kolesnikov, ancien patron d'un labo militaire, de gérer cette compagnie, que les deux hommes rachètent en 1996. Dès qu'il s'installe au Kremlin, quatre ans plus tard, Vladimir Poutine se souvient de ses amis pétersbourgeois. Il leur propose d'octroyer des contrats mirobolants à Petromed à une condition : que 35% des recettes soient détournées vers les comptes d'une société luxembourgeoise, Lirus, dont le nouveau président russe détient, selon Sergueï Kolesnikov, 90% des parts - "toutes au porteur, donc non nominatives".

D'après l'homme d'affaires, au moins 500 millions de dollars auraient été ainsi accumulés, de 2000 à 2007, sur les comptes de Lirus. Le magot aurait permis à Poutine d'acheter, via des prête-noms, plus de 20% de la grande banque Rossia (dirigée par l'un de ses proches) et de se faire construire un palais de 12.000 mètres carrés sur les bords de la mer Noire. Situé dans une forêt protégée, le domaine de 76 hectares comprend un casino, un théâtre, deux piscines et 20 bâtiments annexes destinés notamment aux 200 domestiques.

Un palais de 12.000 mètres carrés

RUSSIE. La fortune cachée de Poutine Palais11
Vue du palais de Poutine

Quand l'affaire sort dans le "Washington Post", à Noël 2010, le Kremlin nie en bloc. Des preuves apparaissent : des photos de la luxueuse demeure sont publiées par le site RuLeaks ; différents témoins disent que Poutine a visité, plusieurs fois, le palais en construction ; on découvre que le domaine est protégé par le FSO (l'équivalent russe des Secret Services) et que les travaux sont effectués par une société d'État. Mais la présidence russe continue de démentir tout lien avec cette résidence.

En février 2011, "Novaïa Gazeta" divulgue le contrat liant l'administration présidentielle à la société Lirus (celle dont Poutine posséderait 90% des parts). Le Kremlin tente de s'expliquer. Puis décide de brouiller les pistes. Un mois plus tard, le palais est revendu au tiers de sa valeur à un businessman associé à un proche de Poutine. Une précipitation aussi suspecte apparaît comme un aveu.

Dans sa majorité, l'élite russe croit Sergueï Kolesnikov et ne le cache pas. Un conseiller de Dmitri Medvedev, Igor Yurgens, confie au "Nouvel Observateur" : "Qui d'autre que Poutine pourrait se faire construire un tel domaine en Russie, dans un lieu interdit, protégé par le FSO ?" Mais le grand public ne sait rien. Bien que le businessman en fuite ait écrit une lettre ouverte au président Medvedev, l'affaire est étouffée. Pas une fois, depuis un an, les télévisions russes - toutes contrôlées par le clan du pouvoir - n'en ont parlé.

Le mythe Poutine

À l'évidence, le patrimoine du "leader national" est le tabou des tabous. Officiellement, Vladimir Poutine, qui brigue un troisième mandat présidentiel ce 4 mars, n'est pas millionnaire. D'après ses déclarations publiques, ses avoirs sont modestes. En décembre, devant la commission électorale, il a déclaré posséder 179.612 dollars (135.000 euros environ), un appartement de 75 mètres carrés à Saint-Pétersbourg, un autre, plus petit, à Moscou, et deux voitures Volga de collection qu'il a héritées de son père. En douze ans de pouvoir, il ne se serait donc pas enrichi.

Cela serait tout à fait contraire à l'image qu'il veut donner de lui : celle d'un Robespierre russe, dur mais intègre. Certes, le "leader national" a reconnu récemment que la corruption gangrène l'État. Il ne peut plus nier l'évidence, qui écœure ses compatriotes : sous son règne, tous ses amis ou presque sont devenus milliardaires. Mais lui-même, tel un incorruptible, n'en aurait pas profité. De toute façon, selon la geste poutinienne, l'ancien espion aime le sport et la nature - pas l'argent.

RUSSIE. La fortune cachée de Poutine Vue_du10
Vue du palais de Poutine (RuLeaks)

(http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-russe/20120302.OBS2797/russie-la-fortune-cachee-de-poutine.html)
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