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 Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position

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Mahmoud

Mahmoud


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Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position Empty
MessageSujet: Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position   Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position EmptyDim 5 Fév - 14:52

LEMONDE.FR avec AFP | 05.02.12 |

La Chine et la Russie ont opposé leur veto, samedi, à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie pour éviter de "nouveaux troubles et victimes", affirme, dimanche 5 février, l'agence officielle chinoise Chine nouvelle. Le veto sino-russe est destiné à permettre "la poursuite de la recherche d'un règlement pacifique de la crise syrienne chronique", estime l'agence. "En opposant leur veto, la Russie et la Chine affirment que plus de temps et de patience devraient être consacrés à dégager une solution politique à la crise syrienne, épargnant ainsi au peuple syrien de nouveaux troubles et victimes", a-t-elle ajouté.

Jusqu'au dernier moment, des tractations s'étaient poursuivies pour tenter de convaincre la Russie de ne pas bloquer l'adoption du texte. Après des échanges qualifiés de "vifs" entre Clinton et Lavrov, Moscou a annoncé que son ministre des affaires étrangères et son chef du renseignement extérieur allaient se rendre à Damas pour rencontrer Assad, mardi. Le but de la visite n'a pas été précisé. Le vice-ministre des affaires étrangères russe a estimé dimanche que les Occidentaux étaient responsables de l'échec du vote au Conseil de sécurité de l'ONU. "À Moscou, on regrette que les auteurs du projet de résolution sur la Syrie n'aient pas voulu faire d'efforts supplémentaires et atteindre un consensus", a déclaré sur son compte Twitter le vice-ministre des affaires étrangères, Guennadi Gatilov.

C'est la deuxième fois que Moscou et Pékin empêchent le Conseil de sécurité de sortir de onze mois de silence sur la Syrie, pendant lesquels la répression a fait au moins 6 000 morts selon les militants. Un veto des deux pays avait bloqué une précédente résolution en octobre 2011.

EXPULSER LES AMBASSADEURS SYRIENS DE PAYS ARABES

Hamadi Jebali, le premier ministre tunisien appelle les pays arabes à expulser les ambassadeurs syriens. "Le peuple syrien attend des actes (...) La moindre des choses est de couper l'ensemble des relations avec le régime syrien (...) Nous devons expulser les ambassadeurs syriens des pays arabes et de tous les autres", a déclaré M. Jebali à la Conférence sur la sécurité de Munich, au lendemain de l'annonce par Tunis de l'expulsion prochaine du représentant syrien en Tunisie.

M. Jebali a dénoncé "l'emploi excessif du droit de veto". "C'est un droit dont on abuse; la communauté internationale doit réviser ce genre de mécanisme", selon lui. Présente également à Munich, la Yéménite Tawakkol Karman, figure de proue du "printemps arabe" et co-lauréate du prix Nobel de la paix 2011, a aussi appelé dimanche tous les pays à expulser les ambassadeurs syriens. "Au nom du peuple pacifique de Syrie, je vous exhorte à expulser les ambassadeurs syriens de vos pays et à rappeler vos ambassadeurs", a déclaré Mme Karman, en s'adressant aux dirigeants participant à la Conférence, dont la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. "C'est le minimum que vous puissiez faire pour punir le régime" de Bachar al-Assad.

Les Frères musulmans de Jordanie ont appelé dimanche à boycotter les produits russes et chinois en raison du veto opposé la veille par ces deux pays à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie.

POURSUITE DE VIOLENCES DIMANCHE

Les violences en Syrie ont fait samedi 48 morts, dont 24 civils et 18 soldats de l'armée régulière, a affirmé dans la nuit de samedi à dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Six déserteurs ont également été tués lors d'affrontements, selon un nouveau bilan établi par l'OSDH. Neuf militaires syriens ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche lors d'affrontements avec des déserteurs dans le nord-ouest du pays, ajoute l'OSDH.

Le Conseil national syrien (CNS) qui regroupe la majorité des courants de l'opposition "condamne vivement" le veto opposé la veille par la Russie et la Chine au projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, et "considère cette décision irresponsable comme un permis donné au régime syrien de tuer dans l'impunité", indique un communiqué du CNS.

Les Comités locaux de coordination (LCC) à Damas, un groupe qui anime la contestation ont appelé à "une grève de deuil de deux jours" en dénonçant le veto russe et chinois lors du vote d'une résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU. "La Russie et la Chine, à travers leurs vétos, sont en train de confirmer un soutien permanent au régime syrien", jugent les LCC, affirmant que la position de Pékin et Moscou est "une couverture des crimes du régime syrien".

D'intenses coups de feu ont été entendus dans la nuit de samedi à dimanche à la frontière entre la Syrie et la Turquie, provoquant un mouvement de frayeur parmi les villageois turcs, a-t-on indiqué de source locale. Des rafales de fusils mitrailleurs se sont poursuivies jusqu'à tard dans la nuit, a indiqué un habitant turc du village de Güveççi, situé juste à la frontière dans la province de Hatay.

Cet habitant a affirmé que l'armée syrienne avait organisé une opération contre des opposants dans le village de Ain al-Beida, situé côté syrien. Le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu a appelé le gouverneur de Hatay pour s'informer de la situation sur place, rapporte de son côté l'agence de presse Anatolie.

GROUPE DES AMIS DU PEUPLE SYRIEN

L'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a parlé d'"un triste jour pour ce Conseil, un triste jour pour les Syriens, un triste jour pour tous les amis de la démocratie". "Le père tuait massivement, le fils en fait autant. L'horreur est héréditaire à Damas", a-t-il ajouté en évoquant l'anniversaire du massacre de 1982 à Hama et les événements survenus dans la nuit de vendredi à samedi à Homs. Après ce lourd revers diplomatique, le président français Nicolas Sarkozy a proposé samedi soir la formation d'un "groupe des amis du peuple syrien" en Europe et dans le monde arabe pour favoriser une solution. "La France ne se résigne pas. Elle se concerte avec ses partenaires européens et arabes afin de créer un 'Groupe des amis du peuple syrien' qui aura pour objectif d'apporter tout l'appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l'initiative de la Ligue arabe", a annoncé l'Élysée dans un communiqué.

AMBASSADES PRISES POUR CIBLE

L'ambassade de Syrie en Australie a été attaquée samedi soir et en partie saccagée par plusieurs dizaines de manifestants dénonçant le régime de Bachar Al-Assad et la répression meurtrière à Homs, a annoncé la police dimanche. Les manifestants "sont entrés de force" dans l'ambassade de Syrie et "ont causé d'importants dégâts au rez-de-chaussée" du bâtiment situé dans la capitale australienne Canberra, selon la police. Trois membres du personnel diplomatique présents au moment de l'attaque se sont barricadés dans une pièce. Ils sont indemnes.

Les ambassades syriennes à Athènes, Berlin, au Caire, au Koweït et à Londres ont également été la cible d'attaques depuis l'annonce par l'opposition syrienne que plus de 230 civils avaient péri dans des bombardements dans la ville rebelle de Homs dans la nuit de vendredi à samedi. Le chef de la diplomatie australienne Kevin Rudd a dénoncé un "crime de guerre".

(http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/02/05/apres-le-veto-sur-la-syrie-pekin-et-moscou-essaient-de-justifier-leur-position_1639084_3218.html)
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Ghania

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MessageSujet: Re: Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position   Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position EmptyDim 5 Fév - 14:55

Le Figaro.fr avec l'AFP - 4.02.2012

Syrie: le rôle de l'ONU "amoindri"

Le double veto russe et chinois à une résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie "amoindrit le rôle de l'ONU", a estimé aujourd'hui le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

"C'est une grande déception pour le peuple de Syrie et pour tous les défenseurs de la démocratie et des droits de l'homme", a-t-il ajouté, cité par son porte-parole.

(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/04/97001-20120204FILWWW00492-syrie-le-role-de-l-onu-amoindri-ban.php)
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M'hand

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MessageSujet: Re: Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position   Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position EmptyLun 6 Fév - 17:08

Éditorial | LEMONDE | 06.02.12 | 14h35

Moscou et Pékin couvrent les atrocités en Syrie

La Chine et la Russie encouragent le régime syrien à massacrer davantage. En soi, c'est évidemment une position condamnable, mais il est aussi vraisemblable que ni Moscou ni Pékin n'y gagneront quoi que ce soit, au contraire.

En Europe, aux États-Unis, en Asie et plus encore dans le monde arabe, les réactions étaient unanimes ce week-end : personne ne comprend ni n'accepte le double veto, samedi 4 février, des Chinois et des Russes au Conseil de sécurité de l'ONU. Il ne s'agissait pourtant que d'un texte symbolique sur la situation en Syrie. Le Conseil se bornait à dénoncer la violence de la répression que le régime de Bachar Al-Assad déploie contre une révolte populaire sans cesse plus étendue.

Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, citait récemment quelques chiffres : 6 000 morts, dont 384 enfants ; 15 000 prisonniers ; plus de 15 000 réfugiés politiques. En onze mois. Sans parler de l'usage de la torture à grande échelle, pratiquée avec une sauvagerie particulière.

Quelques heures avant le veto sino-russe, le régime de Damas avait fait tirer à l'arme lourde sur la ville de Homs - dans le centre du pays -, dont certains quartiers sont aux mains des rebelles. Le bilan serait de plus de deux cents morts, touchés par des obus de mortier sur la place centrale de la ville.

La résolution du Conseil de sécurité tenait compte des objections russes et chinoises. Ni de loin ni de près, elle n'évoquait la nécessité d'un changement de régime à Damas, comme le réclame la Ligue arabe. De même le texte ne disait rien des ventes d'armes à la Syrie, au moment où Moscou signe de nouveaux contrats avec le gouvernement de Bachar Al-Assad.

Les treize autres membres du Conseil ont voté cette résolution. C'est notamment le cas de l'Inde, de l'Afrique du Sud et du Pakistan, qui brisaient ainsi le front habituellement uni des pays émergents à l'ONU. En accédant aux demandes de Moscou et de Pékin pour atténuer le texte initial, les membres du Conseil tablaient sur un vote unanime. Ils en espéraient une possible influence sur Damas, dans le sens de la modération.

Pékin et Moscou ne l'ont pas voulu ainsi. Stigmatisé dans le monde arabe, leur double veto n'a pu qu'être interprété dans un seul sens à Damas : la Chine et la Russie "couvrent" la répression.

La Russie, vieille alliée de la famille Al-Assad, a de gros intérêts en Syrie. C'est un marché très important pour ses ventes d'armes ; elle y dispose d'une base en Méditerranée, à Tartous. La Chine, elle, suit la Russie, tout aussi hostile que Moscou à tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à de l'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays.

Il y a une autre vérité derrière cette position commune, une vérité toute simple : les régimes chinois et russe, profondément, ne supportent pas l'idée qu'un peuple se révolte contre ses dirigeants. On imagine volontiers les raisons de cette attitude. Elle les empêche de se comporter en puissances responsables.

(http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/02/06/moscou-et-pekin-couvrent-les-atrocites-en-syrie_1639370_3218.html)

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Izirdhi

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MessageSujet: Re: Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position   Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position EmptyMar 7 Fév - 15:15

Le Figaro.fr avec Reuters - 7.02.2012

Syrie: Paris rappelle son ambassadeur

La France a décidé de rappeler à Paris son ambassadeur en Syrie pour consultations en raison de la poursuite de la répression du soulèvement populaire en cours dans ce pays depuis onze mois. Les forces syriennes ont de nouveau pilonné plusieurs quartiers de la ville de Homs, tuant 15 civils.

(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/07/97001-20120207FILWWW00431-syrie-paris-rappelle-son-ambassadeur.php)
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Izirdhi

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MessageSujet: Re: Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position   Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position EmptyMar 7 Fév - 15:25

Le Figaro.fr avec l'AFP - 7.02.2012

Syrie: l'Italie rappelle son ambassadeur

L'Italie a rappelé son ambassadeur en Syrie "pour consultations", après "les inacceptables violences perpétrées par le régime de Damas", a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. L'ambassade italienne dans la capitale syrienne reste "ouverte et opérationnelle pour garantir l'assistance aux concitoyens présents dans le pays et continuer à suivre avec la plus grande attention les développements de la très grave crise en cours dans le pays", précise le communiqué.

Lundi, a rappelé le texte, le secrétaire général de la Farnesina avait exprimé à l'ambassadeur de Syrie à Rome, Khaddour Hasan, sa "plus ferme condamnation et l'indignation du gouvernement italien pour les inacceptables violences perpétrées par le régime de Damas à l'égard de la population civile". Homs, haut lieu de la contestation en Syrie, était ce matin sous le feu de tirs nourris au lendemain de violences dans lesquelles près de cent personnes ont trouvé la mort.

(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/07/97001-20120207FILWWW00410-syrie-l-italie-rappelle-son-ambassadeur.php)

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Lam

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MessageSujet: Re: Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position   Après le véto sur la Syrie, Pékin et Moscou essaient de justifier leur position EmptyMar 7 Fév - 16:58

Rue89.com - 5.02.2012
par Pierre Haski | Cofondateur Rue89

Double véto à l'ONU : pourquoi Pékin et Moscou défendent Assad

Bienvenue au monde de la realpolitik, où le jeu des grandes puissances émergentes n'a rien à envier au cynisme dont ont fait preuve, historiquement, les maîtres du monde d'hier. Ce monde s'est dessiné sous nos yeux samedi soir, au Conseil de sécurité de l'ONU, avec le double véto chinois et russe à une résolution sur la Syrie.

Le double véto a tué le texte sur les massacres syriens pourtant soutenu par les treize autres membres de la plus haute instance des Nations Unies.

Le projet de résolution soutenait le plan de la Ligue arabe qui prévoit la mise à l'écart du président syrien Bachar al Assad, et dénonçait les violations des droits de l'homme commises par le régime syrien.

Susan Rice, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, a eu des mots très durs pour Pékin et Moscou lors du débat du Conseil de sécurité sur la Syrie :

« Ils (les dirigeants russes et chinois) auront sur les mains toute effusion de sang supplémentaire ».

Cet échec diplomatique prive la communauté internationale de tout levier légal pour peser sur la situation intérieure en Syrie, qui a vu une accélération de l'ampleur des massacres ces derniers jours, avec l'emploi d'armes lourdes contre les manifestants à Homs, ou le déploiement de chars dans les environs de Damas.

Pourquoi la Chine et la Russie prennent-elles le risque d'apparaître ainsi comme les protectrices d'un dictateur qui cherche à écraser sans merci son peuple qui demande inlassablement son départ depuis des mois ? La réponse est double :

1 - Le rapport de force international

Il y près d'un an, le 18 mars 2011, le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait par dix voix sur quinze, sans vote négatif ni véto, la résolution 1973 qui autorisait le recours à la force contre le régime du colonel Kadhafi en Libye.

On connait la suite, six mois plus tard, Tripoli tombait entre les mains des rebelles soutenus et armés par l'Otan, et Kadhafi, un vieil ami despotique de Moscou, était achevé après sa capture.

Vu de Pékin et Moscou, les Occidentaux les ont roulés dans la farine, utilisant une résolution destinée à « protéger les populations civiles » pour renverser un régime légal et reconnu. À aucun moment, en effet, la résolution 1973 que Pékin et Moscou ont laissé passer sans véto, n'autorisait l'armement des rebelles, ou le rôle plus actif qu'il n'a été admis des armées étrangères dans le renversement du pouvoir de Kadhafi.

Ce marché de dupes de 2011, qui a donné à l'Otan une de ses plus éclatantes victoires militaires de son histoire, sans la moindre victime dans ses rangs, sert de leçon aux dirigeants chinois et russes qui continuent d'observer la planète en termes de rapports de force.

Ils ont marqué samedi leur refus de voir se répéter, un an plus tard, le même scénario avec une résolution aux apparences anodines, mais qui ouvrait la voie à une ingérence bien plus grande dans les affaires intérieures d'un État souverain, vieux « client » de Moscou de surcroit dans le cas des Russes. La question des massacres n'intervenant que très secondairement dans l'analyse de la situation.

Ainsi émerge le nouveau rapport de force international, dans lequel les Occidentaux ont perdu leur influence dominante, et dans lequel les émergents, comme la Chine, longtemps un acteur passif, ou la Russie qui retrouve progressivement ses marques de l'époque soviétique, se posent en acteurs majeurs d'un jeu biaisé.

2 - Le refus de l'ingérence

« N'autorise pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse » : c'est en quelque sorte le principe qui dicte la brutalité du véto chinois et russe au projet de résolution en Russie.

Qu'on se place un instant du point de vue des dirigeants chinois. Ceux-ci sont actuellement confrontés à une vague de protestations au Tibet, qui a vu plus d'une dizaines de moines s'immoler, des protestations se terminer dans le sang comme récemment au Sichuan...

C'est avec cette grille de lecture que Pékin dissèque les projets de résolution à l'ONU : ne pas créer de précédents qui puissent se retourner contre elle, si demain, l'Inde et quelques autres pays décidaient de demander au Conseil de sécurité de « protéger » les populations civiles des zones tibétaines ou ouigour de la République populaire.

Le raisonnement s'applique autant à la Russie qui est impliquée dans plusieurs conflits internes ou sur ses marches, comme la Tchétchénie, l'Ingouchie, l'Ossétie...

La caractéristique commune de ces deux pays est l'absence de poids de l'opinion publique [interne] sur la politique étrangère lointaine. Autant, dans le cas de la Chine, les dirigeants doivent tenir compte des sensibilités de leur population s'agissant du Japon, ou même, on l'a vu récemment, de l'aide économique éventuelle au renflouement de l'Europe, autant un mouvement de révolte dans un pays inconnu (pour eux) comme la Syrie ne suscite aucune sympathie naturelle en l'absence d'information indépendante.

D'autant que les révolutions tunisienne et égyptienne, [qui] ont suscité pas mal de nervosité à Pékin, où le mot « jasmin » a été censuré sur internet, et de maladroits appels à faire de la Chine le « domino » suivant dans la liste ont provoqué une vague de répressions dans les milieux dissidents.

En Russie, ces événements coïncident avec un réveil inattendu de l'opposition et de la société civile, à l'occasion des élections législatives de décembre.

Moscou et les grandes villes ont connu des manifestations populaires sans précédent depuis la fin de l'URSS, prenant pour cible Vladimir Poutine et son retour annoncé à la présidence de la Russie après l'intermède Medvedev. Poutine a ouvertement accusé les Américains d'être derrière ces protestations qui pouvaient préfigurer une tentative de « révolution de couleur » comme en Ukraine, Géorgie, Moldavie etc.

L'élection présidentielle russe du 4 mars, dans moins d'un mois, justifie amplement le raidissement diplomatique de Moscou : pas de cadeau.

Le prix à payer pour Pékin et Moscou ne sera pas [aisé à évaluer] tant en interne - seuls les opposants convaincus et politisés seront choqués - que dans les opinions publiques occidentales et arabes abreuvées d'images des massacres de Syrie, et qui ne comprendront pas que ces deux grands pays se rangent du côté du bourreau. [Mais] la Chine et la Russie peuvent vivre avec cette impopularité-là.

(http://www.rue89.com/2012/02/05/double-veto-lonu-pourquoi-pekin-et-moscou-defendent-assad-229095)
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