Les Russes boivent trop d’alcool

Un peu comme les Algériens d’il y a une trentaine d’années, à l’époque où l’alcool était quasiment inaccessible, les Russes consomment aujourd’hui, en sus des vins et alcools, toutes sortes de boissons nuisibles pour la santé, comme les eaux de Cologne, les détergents domestiques, les teintures et autres breuvages impropres à la consommation humaine.

Selon Ria Novosti, une étude anglaise, qui s’est intéressée de près à un échantillon de 1750 hommes morts entre 2003 et 2005 et à un second de 1750 autres encore en vie, âgés de 25 à 54 ans, révèle que le risque de mourir est six fois et neuf fois plus important pour ceux qui boivent respectivement de l’alcool et des liquides impropres, que chez ceux que n’en boivent pas du tout.

En marge des observations émises par les réalisateurs de cette étude, on estime que 12 à 30 % des hommes russes boivent excessivement, et que les breuvages impropres sont davantage consommés par des gens habitant des quartiers défavorisés et se nourrissant mal.

D’ailleurs, selon une autre étude, publiée l’an passé, les Russes de plus de 15 ans consomment en moyenne 15.20 l d’alcool par an. Et l’espérance de vie dans le pays est seulement de 59 ans pour les hommes et 72 pour les femmes.

A cause de cette mortalité importante, combinée à la faible natalité, la population russe décroit d’environ 700 000 personnes par an.

D'après Le Courrier international, le quotidien russe RBC Daily s'inscrit en faux contre la théorie désignant le Russe comme grand alcoolique. Pour lui "on boit beaucoup plus en Europe qu'en Russie". Il ajoute que "L'idée répandue à l'étranger selon laquelle les citoyens de Russie sont prédisposés à l'ivrognerie n'est qu'un mythe".

Apparemment, ce journal n'a pas tort, puisque l'OMS classe désormais la Russie au 18è rang mondial avec une moyenne de 8,87 l d'alcool pur ingurgités par habitant chaque année.

Les Européens, au contraire, tiennent le flambeau avec le Luxembourg, en premier, suivi de la République tchèque, de l'Estonie, de l'Allemagne, de la France, du Royaume uni, lequel se classe avant la Russie.

Le journal russe considère, enfin, que tout cela tient d'un "préjugé entretenu par les médias étrangers, les films et les livres sur la Russie".