Epilogue du procès de Madrid

Tenu sous très haute surveillance, le procès des terroristes islamistes de Madrid s'est achevé aujourd'hui sur un verdict assez sévère qui punit les auteurs des 10 bombes du 11 mars 2004 qui avaient causé 191 morts et 1821 blessés dans des trains de banlieue.

Les trois principaux inculpés ont été condamnés à 40 000 ans de prison chacun. Cela, c'est de la théorie ; car, en pratique, la limite est de 40 ans. Il s'agit des Marocains, Jamal Zougam, l'un des poseurs de bombes, et Othman Gnaoui et de l'Espagnol, José Emilio Suarez, tous deux ayant agi comme assistants à la pose de ces bombes, en fournissant les explosifs.

En second plan, les organisateurs de l'attentat ont écopé, eux, des peines allant de 12 ans, pour Youssef Belhadj, à 15 ans pour Hassan al-Haski. Le troisième organisateur, l'Egyptien Rabei Ousmane Sayed Ahmed, dit "Mohamed l'Egyptien", a été acquitté, à la surprise générale. Il se trouvait d'ailleurs, en Italie, où il purge une peine de 8 ans de prison pour des faits en liaison avec le terrorisme international.

Sur un total de 28 inculpés, 7 seulement ont été acquittés.

Rappelons que sept autres principaux auteurs présumés de ces attentats s'étaient suicidés collectivement à l'explosif, dans un appartement de Madrid où ils se trouvaient pris au piège d'une descente de police.

Ce procès sanctionne, enfin, un crime que le Parti populaire de l'ancien chef de gouvernement avait tenté vainement, à des fins bassement électoralistes, de faire endosser à l'ETA, l'organisation séparatiste basque.

Les familles des victimes interrogées à l'issue du verdict ont quasi unanimement exprimé leur mécontentement.

Elles estiment, en effet, le verdict trop clément, à l'endroit de criminels tenus désormais pour responsables des 191 morts et 1821 blessés, dont certains handicapés à vie. Notamment, à l'endroit de ceux ayant écopé une peine peu sévère, de 12 à 15 ans, elles considèrent que les juges ont montré trop de mansuétude à leur égard.

Aussi, comptent-elles se pourvoir le plus tôt possible en cassation.