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 La Chine devient le 1er consommateur mondial d’énergie – pour combien de temps ?

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Izirdhi

Izirdhi


Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 10/04/2007

La Chine devient le 1er consommateur mondial d’énergie – pour combien de temps ? Empty
MessageSujet: La Chine devient le 1er consommateur mondial d’énergie – pour combien de temps ?   La Chine devient le 1er consommateur mondial d’énergie – pour combien de temps ? EmptyJeu 9 Juin - 17:59

LeMonde.fr - 9.06.2011
Blog de Matthieu Auzanneau (journaliste indépendant)

La Chine vient de supplanter les Etats-Unis à la tête des plus gros consommateurs mondiaux d'énergie, révèle le rapport statistique annuel de BP [pdf].

La consommation énergétique mondiale, tirée avant tout par les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.), a cru de 5,6 % l'an dernier. Il s'agit du rythme de croissance le plus rapide depuis le choc pétrolier de 1973, précise le groupe pétrolier britannique.

La Chine devient le 1er consommateur mondial d’énergie – pour combien de temps ? Pipeli11
Le charbon fournit les 3/4 de l'électricité chinoise. [NYT]

[Rappel : l'humanité a battu en 2010 un nouveau record d'émission de gaz carbonique, avec 30,6 gigatonnes relâchés dans l'atmosphère, a annoncé l'Agence internationale de l'énergie la semaine dernière.]

La Chine serait promise au premier rang de l'économie mondiale d'ici à 2030, compte tenu de la croissance présente de son Produit intérieur brut.

Seulement voilà : l'arbre de l'économie chinoise saurait-il monter jusqu'au ciel, si jamais ses racines – les mines de charbon – devaient devenir incapables d'accroître leurs extractions ?

Avant d'apporter quelques éléments de réponse à cette question du charbon nourrissant l'explosive machine économique chinoise, je voudrais connecter entre eux plusieurs points qui l'avoisinent (– cette question).

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) presse depuis un mois les pays pétroliers de l'Opep d'augmenter leurs productions d'or noir. (Dans le même temps, l'AIE implore les pays riches de sortir vite, vite du pétrole,... passons). La hausse de la production de brut réclamée à l'Opep par l'AIE vise d'une part à répondre à l'interruption des exportations libyennes, et d'autre part (c'est-à-dire, avant tout) à faire face à la hausse rapide de la demande de brut.

En 2010, la consommation pétrolière mondiale a dépassé son niveau de 2008, l'année du krach financier. Elle a atteint pour la première fois 87 millions de barils par jour, d'après BP.

La hausse de la production de brut demandée à l'Opep, si elle advient, sera nécessairement limitée, et elle a très peu de chances d'assagir les cours du brut, analyse le New York Times. En cause, à nouveau : l'inextinguible soif d'énergie de l'économie chinoise.

[Accessoirement, si l'on ose dire, cette soif n'a pas la moindre chance d'être apaisée par l'invasion de plusieurs zones pétrolifères censées revenir au futur état indépendant du Sud-Soudan par les troupes du Nord-Soudan ; même si la Chine est l'allié officieux du Nord-Soudan, pays producteur africain d'importance moyenne, où les pétroliers chinois ont avancé leurs pions durant la dernière décennie.]

Continuons à connecter des points. Mon post précédent faisait état de l'analyse de l'un des fonds d'investissement les plus réputés de la planète, GMO, d'après laquelle « l'ère des ressources abondantes » est « finie pour toujours ».

Voire.

L'appétit croissant de la Chine pour les terres fertiles du Brésil préoccupe de plus en plus le gouvernement brésilien, qui, simultanément, fait face à une spectaculaire recrudescence des déboisements sauvages en Amazonie et dans le Mato Grosso.

En Inde, depuis l'abandon en 2008 par le groupe Tata Motors de son projet initial d'usine destinée à fabriquer une petite automobile, la Nano, les conflits entre industriels et paysans pour l'accès aux terres fertiles ne cessent de s'aggraver.

En Chine, enfin, les autorités viennent de reconnaître l'évidence : le barrage hydroélectrique géant des Trois-Gorges, complètement opérationnel depuis 2009, fait face à des « problèmes urgents », à la fois géologiques, écologiques et humains.

Le New York Times a choisi cette semaine de mettre en avant une tribune soulignant l'impossibilité physique, économique, écologique, matérielle, substantielle (etc.) de voir s'étendre à la population de la Chine ou de l'Inde le 'rêve américain' commercialisé tout autour du globe.

Surpopulation + Misère, on voit ce que ça donne. Il est possible que le couple Surpopulation + Enrichissement forme un cocktail plus explosif encore.

Et puis, donc, il y a le charbon.

Depuis plusieurs semaines, de grandes compagnies électriques chinoises stoppent les turbines de leurs usines pour protester contre le prix du charbon imposé par Pékin, assumant de provoquer de vastes black-out un peu partout dans le pays.

La Chine, qui consume à présent trois fois plus de charbon que les Etats-Unis (mais qui dispose d'à peine la moitié du montant des réserves d'Uncle Sam) pourrait bientôt assister à un déclin de ses extractions, prévenait en novembre le Wall Street Journal.

Pékin envisage de limiter sa production de charbon jusqu'en 2015, afin d'épargner ses réserves de minerais, relevait alors le quotidien financier. Cela expliquerait pourquoi le pouvoir central chinois impose un prix du charbon domestique élevé, contre lequel les producteurs d'électricité se rebellent.

Le problème pourrait ne pas concerner seulement la Chine.

Le pic mondial de l'énergie fournie par le charbon pourrait être atteint dès 2011, d'après une étude de l'université du Texas, dont le magazine National Geographic rendait compte en septembre. Dans une tribune [pdf] publiée en novembre par la revue Nature, Richard Heinberg et David Fridley, du PostCarbon Institute, prétendent que l'ère du charbon bon marché touche, elle aussi, à sa fin. Un diagnostic qui ne fait évidemment pas l'unanimité.

Le monde est de plus en plus avide de coke, de lignite et d'anthracite. Le charbon, et non les renouvelables, est de loin l'énergie qui s'est le plus développée au cours de la dernière décennie, d'après l'AIE [pdf]. Le charbon, pas les renouvelables, semble être aujourd'hui la première énergie de substitution au pétrole, concluent les auteurs de 'Energy Source', blog remarquable du Financial Times.

Si l'économie mondiale devait simultanément faire face au 'peak coal' (pic charbon) ET au 'peak oil' (pic pétrolier), il s'agirait probablement d'une bonne nouvelle pour le climat. Mais les bonnes nouvelles s'arrêteraient sans doute là.

« C'est comment qu'on freine ? », demandais-je sur ce blog il y a quelques mois.

Dans sa conférence sur l'essence de la technique publiée en 1955, le philosophe allemand Martin Heidegger citait Hölderlin :

« Là où croit le péril, croît aussi ce qui sauve. »

Souhaitons que le poète ait dit vrai.

(http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/06/09/la-chine-est-le-1er-consommateur-mondial-denergie-%E2%80%93-pour-combien-de-temps/)
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