Kadhafi l'a échappé belle mais son fils cadet et trois de ses enfants ont été tués par des missiles

Le fils cadet de Muammar Kadhafi, Seif-el-Arab, et ses trois enfants ont trouvé la mort, hier soir, dans l'explosion de trois ou quatre missiles de la coalition, a indiqué ce matin le porte-parole du gouvernement libyen.

Leur domicile, au centre de Tripoli, a été dévasté, mais le tyran qui se trouvait également là avec son épouse et d'autres membres de sa famille en ont réchappé miraculeusement, a ajouté le porte-parole.

Après la destruction de ses bureaux il y a quelques jours à peine par un autre bombardement du même type, cette attaque sanglante devrait théoriquement donner à Kadhafi l'occasion de réfléchir sérieusement au sort qui est réservé non seulement à sa propre personne mais aussi à celle de sa progéniture.

Que Moscou s'en indigne, comme vient de le déclarer son ministre des Affaires étrangères, la coalition ne semble en avoir cure. Le général Bouchard, en charge des opérations de l'OTAN en Libye, a réaffirmé l'intention de l'organisation Nord-Atlantique de poursuivre sa mission, qui n'est pas celle de viser des personnes de l'entourage de Kadhafi, mais de détruire l'infrastructure militaire qui permet à ce dernier de bombarder à coups de canon et sans retenue ses propres compatriotes.

"Les déclarations des membres de la coalition selon lesquelles les frappes contre la Libye n'ont pas pour but d'éliminer Mouammar Kadhafi et les membres de sa famille suscitent des soupçons", indique le site officiel de la diplomatie russe.

C'est dire que Moscou ne manque aucune occasion pour flétrir l'engagement de la coalition en Libye aux côtés de la résistance. L'on se croirait revenus au temps de la guerre froide.

Pour la Russie décadente, qui feint d'ignorer la révolte des Libyens contre leur tyran, le moment de la négociation avec ce dernier est venu, pour mettre fin "à la guerre civile". Comme on le voit, rien d'autre n'intéresse le régime, tout aussi despotique, de Moscou, que le retour au point de départ, autrement dit la remise en selle de Kadhafi à la tête de l'État fantoche dont il a accaparé le contrôle depuis 42 ans.

Après l'attaque, ce matin, de l'ambassade de Grande Bretagne à Tripoli, c'est au tour de Rome de fustiger des actes de vandalisme commis dans son ambassade en Libye.

"Le bâtiment de l'ambassade a été saccagé et pillé ainsi que la résidence de l'ambassadeur à Tripoli. L'ambassade est fermée depuis la mi-mars et le personnel diplomatique a été rapatrié en Italie", indiquent les médias italiens.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que "Ces attaques contre les bâtiments de notre ambassade n'affaibliront pas la détermination de l'Italie à continuer son action aux côtés des partenaires pour défendre la population civile libyenne".

De son côté, le Royaume uni a procédé, par mesure de rétorsion, à l'expulsion de l'ambassadeur libyen à Londres. Un délai de 24 h est accordé à ce dernier pour quitter le territoire britannique.

Les attaques perpétrées contre les représentations diplomatiques étrangères à Tripoli semblent avoir été organisées comme représailles au bombardement, dans la nuit d'hier, du domicile de Seif-el-Arab où ce dernier et ses trois enfants ont trouvé la mort.