Un vendredi encore sanglant en Syrie

La répression s'est encore montrée toujours féroce en Syrie, ce vendredi.

Des rassemblements populaires organisés dans de nombreuses villes de Syrie, juste après la prière du vendredi, pour protester contre le refus d'Assad, le chef de l'État, de prendre en considération les revendications s'inscrivant dans la lutte pour la démocratie et les droits de l'homme, se sont heurtés à la violence des policiers qui ont une nouvelle fois fait un usage intensif de leurs armes automatiques contre les manifestants.

C'est ainsi qu'à Douma, une localité située à 15 km de Damas, huit de ces derniers ont été tués et des dizaines d'autres blessés sinon arrêtés.

De même, à Sanamein, près de Deraa où près d'une centaine de personnes ont, ces jours derniers, perdu la vie également par balles des policiers, de nouvelles victimes ont été enregistrées, sans que l'on sache leur nombre exact.

D'autres manifestations ont également secoué des villes comme Lattaquié, au nord-ouest, Qamishli, Amouda et Hassaké dans le nord kurde.

Assad, le président syrien, croit voir en ces manifestations qui secouent son pays au même titre que celles qui ont agité la Tunisie, l'Égypte, le Yémen, etc., des conspirations menées de l'étranger.

Le monde occidental qui s'intéresse davantage aujourd'hui au conflit plus pressant de Libye a en vérité préféré détourner les yeux des violences syriennes et yéménites, d'où la grande liberté laissée à Assad de martyriser son peuple comme le montrent les événements des derniers jours.

avec agences

Les autorités françaises ont réagi aujourd'hui, en condamnant les violences qui ont secoué la Syrie au cours de ces derniers jours, faisant 10 morts et de nombreux blessés dans les rangs des manifestants pour la démocratie.

Paris, qui a convoqué l'ambassadrice syrienne, a demandé une "enquête transparente" sur ces événements. "Nous avons exprimé nos attentes à l'ambassadrice de Syrie en France, à l'occasion d'un entretien hier au ministère des Affaires étrangères et européennes", a déclaré lors d'un point-presse son porte-parole, Bernard Valero.

La France "déplore la poursuite des arrestations. Elle appelle les autorités syriennes à mettre en oeuvre sans tarder un programme de réformes répondant aux aspirations de la population", a-t-il poursuivi. "Nous espérons que le gouvernement que formera le nouveau premier ministre engagera une politique de réformes ambitieuses", a ajouté Bernard Valero.

"Des libérations sont intervenues récemment, notamment celle de Souheir Atassi. La France appelle une nouvelle fois à la remise en liberté de toutes les autres personnes emprisonnées pour avoir participé aux manifestations, en raison de leurs opinions et de leurs actions en faveur de la défense des droits de l'Homme", a-t-il indiqué. La France demande enfin "à la Syrie de procéder à une enquête transparente et crédible sur les événements de ces derniers jours et de garantir le libre exercice du métier de journaliste", a conclu le porte-parole.

Il faut maintenant espérer que les autres capitales suivent le geste de Paris, pour que la pression porte ses fruits et résolve Damas à mettre un bémol aux violences excessives et condamnables de ses troupes.

avec l'afp et lefigaro.fr