Bouteflika peut se rassurer de ne pas être le seul à lever le drapeau blanc devant le terrorisme islamiste.
Hamid Kerzaï, le président afghan, apparemment bien ébranlé par l’attentat de ce matin à Kaboul, qui a coûté la vie à 30 Afghans au moins, pousse le ridicule jusqu’à s’offrir en otage aux Talibans, en acceptant d’aller les voir dans leurs repaires, pour leur proposer de partager même le pouvoir avec eux.
Tout comme Bouteflika, Kerzaï considère que : « Ce qui importe, c’est de parvenir à une paix totale en Afghanistan », avant de s’abaisser jusqu’à admettre : « S’il faut en passer par là pour y parvenir, nous sommes prêts. »
Il se déclare prêt à leur distribuer des postes gouvernementaux, en échange d’une renonciation à la violence.
Comme il ajoute que la communauté internationale, autrement dit la coalition qui occupe militairement le terrain, est prête à se ranger à cette extrémité, se pose une question liée directement à l’actualité :
Un tel abandon de la lutte antiterroriste engagée à grand renfort de troupes par une coalition de 16 ou 20 armées principalement occidentales, ne signifie-t-il pas plutôt, d’autant plus que les gisements pétroliers des ex Républiques soviétiques voisines de l’Afghanistan ne sont finalement que des coquilles vides, que l’armée américaine a un pressant besoin de libérer des troupes de ce théâtre pour les engager sur l’autre, d’Iran, où les têtes galonnées s’impatientent d’entrer en action ?
En répondant à une question aussi brûlante, trouvera-t-on peut-être l’explication de cette volte-face subite de Washington à l’endroit de Kaboul, le fief du terrorisme identifié pourtant comme tel, après septembre 2001.