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 Comment l'Algérie gâche ses richesses économiques

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2 participants
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Augustin

Augustin


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Date d'inscription : 27/06/2007

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MessageSujet: Comment l'Algérie gâche ses richesses économiques   Comment l'Algérie gâche ses richesses économiques EmptyLun 14 Fév - 22:12

Sous la plume d'Élie Patrigean, l'expansion.com publie un article bien documenté sur l'Algérie désormais atteinte par la même crise qui a conduit à la porte de sortie Ben Ali et Mubarak.
L'analyse est d'autant plus pertinente qu'elle reflète, quoique succinctement, la situation économico-sociale actuelle du pays.
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l'expansion - 14.02.2011
Par Elie Patrigeon

Après la Tunisie et l'Égypte, l'Algérie peut-elle basculer à son tour? Mauvaise exploitation de la rente gazière et pétrolière, corruption, ras le bol d'une jeunesse qui se sent exclue... Les ingrédients semblent être réunis.

A la lumière des évènements en Tunisie et en Égypte, on semble découvrir la situation explosive qui prévaut en Algérie. Pourtant, le pays connaît, depuis de nombreuses années, des émeutes sociales sporadiques, à travers tout le pays. Début janvier, les manifestations sont devenues plus fréquentes et fragilisent le régime d'Abdelaziz Bouteflika. Signe de nervosité évident, celui-ci n'a d'ailleurs pas hésité à mobiliser quelque 30.000 policiers à Alger pour encadrer puis bloquer une manifestation ayant réuni 2000 personnes dans la capitale samedi 12 février. Aux revendications sociales, les manifestants ont ajouté la volonté de renverser le régime de Bouteflika. Mais ce dernier dispose de marges de manœuvres financières.

L'Algérie est un pays riche...

De fait, l'Algérie est un pays riche... au niveau macroéconomique. Son PIB est supérieur à celui de pays comme le Portugal, le Danemark, les Émirats Arabes Unis ou la Hongrie. Le gaz naturel et, dans une moindre mesure, le pétrole ont permis au pays de se désendetter et de constituer des réserves de changes. La Banque centrale algérienne détient environ 140 milliards de dollars, soit plus que la France, ce qui place l'Algérie en 10ème place mondiale. L'endettement extérieur est limité à quelques points du PIB. Et la situation devrait encore s'améliorer. L'Algérie profite en effet de la stratégie de diversification des importations de gaz et de pétrole mise en place par l'Union européenne. Ainsi, elle est devenue, en quelques années, le 3ème fournisseur de gaz de l'UE et devrait bientôt dépasser la Norvège.

Problème, comme dans tous les pays du Maghreb, ce trésor est une rente qui ne profite qu'à quelques privilégiés. Malgré les immenses revenus générés par la production de gaz et de pétrole, la société algérienne est confrontée à de gigantesques problèmes en matière de logement, d'emploi, d'éducation... Le gouvernement algérien, s'il a réussi à assainir ses finances, n'a su ni redistribuer la manne gazière ni diversifier une économie devenue complètement dépendante du prix des matières premières.

... Mais les Algériens restent pauvres

Le taux de chômage est officiellement autour de 12% de la population active mais beaucoup estiment qu'il est largement sous-estimé. Ainsi, selon les statistiques officielles, le chômage des jeunes serait passé de 45% à 21,5% entre 2003 et 2008 alors que la plupart des experts doutent de cette baisse fulgurante et le situent plutôt entre 30 à 40%. Soit une situation comparable à celle de la Tunisie. Or, avec un quart de la population qui a moins de 15 ans, l'économie doit intégrer des centaines de milliers de nouveaux arrivants chaque année sur le marché du travail alors même que le secteur marchand est totalement atone. Aujourd'hui encore, 140.000 personnes quittent l'Algérie chaque année pour trouver un avenir meilleur à l'étranger.

Dans le même temps, 28% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Soit beaucoup plus qu'en Tunisie (15 à 20%). Ce qui rend la population très sensible aux variations de prix des biens de première nécessité. La mortalité infantile est l'une des plus fortes de la région et l'alphabétisation ne progresse plus. Cette dernière est particulièrement faible chez les femmes dont le taux d'activité ne dépasse pas 14%. Il était de 17% il y a 10 ans.

Autre plaie de la société algérienne, le logement. Dépassé par l'accroissement démographique, le secteur ne suit pas. Les Algériens les plus modestes s'entassent à la périphérie des villes dans des immeubles vétustes et mal construits. Ces constructions faites à la va-vite, dans des conditions financières souvent occultes, sont très sensibles aux séismes. En 2003, le tremblement de terre dans la région d'Alger, qui avait fait près de 3000 morts, avait attisé la colère et placé le logement au rang de priorité nationale. Depuis, les promesses ne se sont pas concrétisées.

Une économie rentière et corrompue

Pourquoi ce constat alors que le pays est le plus riche de la région? Comme l'indiquait l'économiste Lahcen Achy en janvier à l'Expansion.com, l'Algérie vit sous un régime d'économie dirigée dont les plans quadriennaux sont la colonne vertébrale. "Pour autant, l'économie algérienne est mal gérée et n'est jamais passée à l'économie de marché, malgré plusieurs tentatives", expliquait-il. L'efficacité de la dépense publique est ainsi largement remise en cause. Et pas seulement parce qu'elle est source de gaspillages. Si elle permet au pays de se bâtir des infrastructures, elle n'est en effet pas assez orientée vers les investissements productifs. Dès lors, la création de richesses, hors secteur gazier, est trop faible pour subvenir aux besoins de la population. Au final, la croissance ne dépasse pas 3% en moyenne alors que le Maroc et la Tunisie, sur la même période, connaissaient un accroissement respectif de 5% et 4%.

Autre problème de l'Algérie, selon Lahcen Achy, "Les ressources pétrolières sont mal réparties et la corruption est endémique." Un constat manifestement partagé par l'ancien ambassadeur de France à Alger, Bernard Bajolet. Ce dernier explique, selon un câble publié par Wikileaks, que "la corruption, a aggravé la situation et touche les propres frères de Bouteflika. Elle a atteint des sommets effarants qui compromettent le développement économique." Depuis plusieurs années, des scandales considérables ont ébranlé les plus grandes entreprises du pays, tout comme les dirigeants les plus en vus. Toute la direction de la Sonatrach a dû démissionner en 2009 avant d'être placée sous contrôle judiciaire suite à la révélation de pots de vin dans près de 1600 contrats. Algérie Télécom a aussi été épinglée. Mais le cas de l'autoroute est-ouest reste le cas le plus flagrant. Les contrats conclus pour sa construction auraient engendré 530 millions de dollars de commissions. La révélation de ces affaires intervient lors de règlements de comptes entre clans qui se partagent le pouvoir.

Un pouvoir vieillissant qui tente de prévenir la contagion

Dans ces conditions, la colère des Algériens s'explique aisément. Elle n'est d'ailleurs pas nouvelle. Comme l'expliquait Kader Adberrahim, professeur à la California University et chercheur-associé à l'IRIS, à l'Expansion.com, le pays connait régulièrement de "véritables jacqueries". Des émeutes éclatent, souvent de manière spontanée, dans plusieurs zones du pays, de la Kabylie à Constantine.

Dès le début de la contestation tunisienne, l'Algérie est aussi descendue dans la rue. Cinq personnes sont mortes après s'être immolées par le feu. D'abord concentrées sur les problématiques socio-économiques, les manifestations ciblent le président Bouteflika depuis la chute de Ben Ali.

Le président algérien, dont on a souvent critiqué l'effacement devant l'armée, est sûrement plus puissant qu'on ne le croit au sein du pouvoir algérien. Il n'est pas la marionnette des généraux que l'on a décrite parfois. Cela n'empêche pas son affaiblissement, qui semble inexorable. Ses tentatives pour calmer la rue, comme la subvention des prix alimentaires ou encore la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1962, ne semblent pas suffire.

Le régime a encore des cartes en main

Mais un scénario "à la tunisienne" ou "à l'égyptienne" n'est pas automatique. Le gouvernement algérien dispose de réserves financières qui peuvent lui permettre, au moins pour un temps, d'acheter la paix sociale. De même, si le régime est autoritaire et policier, il a su dégager des espaces de liberté plus larges qu'en Tunisie ou en Égypte. La presse algérienne, notamment, est parmi la plus libre du Maghreb. Des quotidiens de référence, comme El-Watan, font une place importante à l'opposition et critiquent le pouvoir en place. Il existe une opposition légale qui est moins manipulée qu'en Tunisie. Enfin, la peur de la guerre civile, qui a déjà eu lieu en 1962 et dans les années 90, pourrait servir d'épouvantail.

L'appel à la mobilisation du samedi 12 février a été reconduit pour tous les samedis, jusqu'à ce que le régime tombe. L'une des leçons des révolutions en Tunisie et en Égypte est que la mobilisation doit être forte et continue afin de maintenir une pression constante sur le pouvoir. Ce sera le défi des opposants algériens dans les jours qui viennent.
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Hérisson

Hérisson


Nombre de messages : 249
Date d'inscription : 07/04/2007

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MessageSujet: Re: Comment l'Algérie gâche ses richesses économiques   Comment l'Algérie gâche ses richesses économiques EmptyLun 14 Fév - 22:28

Le problème de la corruption et des détournements de fonds publics en Algérie n'a vraiment pas d'égal par son ampleur dans le monde arabe et en Afrique.
Tout particulièrement, depuis que Bouteflika est au pouvoir, le la est donné pour lui-même et ses proches de se servir sans retenue de l'argent du contribuable.
Il n'y a rien d'étonnant à cela, en vérité, Bouteflika ayant été le premier - comme ministre des Affaires étrangères du régime de Boumediene - à mettre le doigt au pot de confiture dès les années soixante-dix, en détournant à son profit exclusif les fonds budgétaires alloués aux ambassades et non utilisés à la clôture des exercices.
Voici, en tout cas, un pemier document fort instructif sur les détournements scandaleux commis dans l'affaire BRC au préjudice de l'État par des généraux menés par Lamari, ancien chef d'état-major, et de hauts responsables du ministère de l'Énergie conduits par le truand Chakib Khellil et son neveu ainsi que par d'autres responsables de Sonatrach.
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