La manifestation d'Alger a quand même eu lieu ce matin

D'aucuns ont estimé que 5 à 10000 manifestants seulement étaient rassemblés ce matin à la place du 1er mai dans la capitale algérienne à l'appel de la CNCD (Comité national pour le changement et la démocratie), d'autres, comme la télévision algérienne ou l'APS, ont avancé des chiffres plus ou moins fantaisistes et nettement inférieurs pour minimiser l'impact de la manifestation, mais le fait est que celle-ci a bien eu lieu, n'en déplaise au pouvoir pourri de Bouteflika et de ses thuriféraires. Plus remarquablement qu'ailleurs, des Algériens aux mains nues ont bravé à cette occasion des dizaines de milliers de CNS (équivalents de CRS) lourdement armés qui s'étaient disposés en rangs serrés en travers de la chaussée pour barrer le passage à la foule de manifestants.

Le fait notable encore est que des policiers en tenue ou en civil, par groupes de cinq ou six, ont systématiquement arrêté et conduit manu military au commissariat voisin des hommes et des femmes qui ont osé crier : "Bouteflika dégage !" ou "Pouvoir assassin" ou encore "le régime doit tomber", etc.

Pour les "avoir vus de mes yeux vus", je puis d'ailleurs témoigner que les personnes interpellées ont été immédiatement rossées de coups pendant tout le trajet les séparant de la place du 1er mai à l'entrée du commissariat. Avec un acharnement, une haine et une brutalité propres à la Gestapo, ces arrogants policiers ont frappé ces malheureux sous les yeux du public qui a tenté souvent non sans mal de s'interposer mais sans jamais réussir à extirper la personne arrêtée de leurs poignes de fer.

À ce déploiement disproportionné de forces de l'ordre qui exprime la peur panique de Bouteflika de perdre son trône, l'on a aussitôt compris que le peuple devra payer le prix fort pour faire tomber ce petit paltoquet qui a ruiné le pays par son incompétence, sa fainéantise et surtout son goût immodéré pour l'argent public.