Les Palestiniens sont bien les dindons de la farce concoctée par Israël et ses alliés

Réunis hier à Syrte, en Libye, les 13 ministres arabes des Affaires étrangères se sont accordés pour se retrouver dans un mois pour examiner les nouvelles alternatives du président Abbas au cas où les négociations de paix avec Israël restent bloquées.

Tout en réaffirmant qu'il ne saurait y avoir de négociations sans arrêt de la colonisation, le communiqué publié à la fin de leurs travaux en appelle à Washington pour "poursuivre ses efforts destinés à réunir les conditions nécessaires pour remettre le processus de paix sur les rails".

Washington cherche pendant ce temps à inciter les États arabes à soutenir les négociations. Il confirme en même temps la vente à Israël de 20 chasseurs F-35 et l'assure qu'il bloquera toute tentative de discuter à l'ONU la proclamation d'un État palestinien sous la réserve que Tel Aviv se décide à geler les colonies juives.

Cependant, Netanyahou, le Premier ministre israélien, semble exiger une autre contrepartie, à savoir qu'Obama entérine une décision prise par son prédécesseur, en 2004, à l'effet d'appuyer l'annexion des colonies juives dans le cadre de l'accord final avec les Palestiniens.

En d'autres termes, ce que craignait Abbas se confirme donc : Israël cherche à vider de sa substance le micro-État dans lequel il veut enfermer les Palestiniens.

La plus cinglante réponse que vient d'apporter, aujourd'hui, Netanyahou à l'opinion internationale qui le presse de geler la colonisation en Cisjordanie, est précisément de lancer un appel d'offres international pour la construction de près de 300 nouveaux logements à Jérusalem-est.

Tel Aviv se moquait donc à la fois de Washington, de l'UE et surtout de l'Autorité palestinienne qui avaient tous cru en sa réelle disposition à engager des pourparlers dits de paix.

Washington, dans un communiqué publié peu après, fait part de sa simple déception devant la décision nouvellement annoncée par Israël. Mais il ne peut aller plus loin, Tel Aviv n'étant pas Téhéran ni un vulgaire petit État du Tiers-Monde qu'il peut se permettre de morigéner voire même de punir sévèrement.

Les Arabes, enfin, qui nourrissaient l'espoir de voir Tel Aviv revenir à de meilleures sentiments vis-à-vis de son voisin et ennemi, la Palestine, en ont également pour leurs frais, eux qui depuis des décennies continuent de faire la courbette devant leurs mentors, Washington et ses alliés, allant jusqu'à plier l'échine devant les pires avanies qu'on leur inflige.