Par sa loi sur l'immigration Eric Besson veut fabriquer de bons Français

Eric Besson, le ministre de l'Identité nationale et de l'immigration, a présenté aujourd'hui à l'Assemblée nationale son projet de loi, grâce auquel il compte, comme il l'a déclaré hier au journal Le Parisien, fabriquer de bons Français.

Son texte, inspiré du discours fait par Sarkozy à Grenoble, en juillet dernier, entend élargir les motifs de déchéance de la nationalité pour les Français récemment naturalisés et dresse des mesures applicables aux campements illicites en vue d'en expulser les occupants, ressortissants de l'Union européenne, comme les Roms.

"Si cela vous choque que des étrangers deviennent de "bons petits Français", moi, je trouve que c'est une excellente nouvelle", a dit le ministre au Parisien. "Etre des "bons Français", ça ne veut pas dire renier son histoire, ses origines ou sa culture française", a encore dit Besson, avant d'ajouter : "Si mon ministère peut être une machine à fabriquer de bons Français, je serai très heureux".

S'agissant des Roms, le ministre rejette les reproches faits de tous côtés à Paris pour leur stigmatisation. "L'idée que parce que vous êtes 200, vous allez occuper illégalement un terrain, de force, est inacceptable", s'insurge-t-il. "Dans tous les campements qui ont été démantelés, plus des deux tiers des occupants sont des nomades français", a-t-il préféré corriger.

Rejetant enfin la responsabilité sur Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, quant à la liaison faite entre les campements illégaux et la délinquance, Besson a indiqué : "Je le dis avec précaution (...) mais le lien entre ces campements illégaux et la délinquance a été établi par le ministère de l'Intérieur".

Enfin, au plan de la déchéance de la nationalité, Besson reconnaît que ce point particulier risque de buter contre les réserves du Conseil constitutionnel qui a déjà rappelé les principes d'égalité devant la loi.