Intervenant, hier après-midi, au secours d'une jeune fille agressée par une bande de jeunes arborant des armes blanches, dans la cité de Dar-el-Kef, sur la périphérie de Bab-el-Oued, des policiers sont devenus la cible de projectiles lancés par ces jeunes.
L'un des policiers, ayant vraisemblablement perdu son sang-froid, a alors tiré à balles réelles et blessé l'un des agresseurs à la tête. Conduit dans le coma à l'hôpital ce dernier a succombé peu après à ses blessures.
La police judiciaire a aussitôt ouvert une enquête et entendu les policiers présents sur les lieux du drame. La Direction générale de la sécurité nationale a présenté, de son côté, les condoléances à la famille de la victime.
A dire vrai, l'usage des armes à feu est devenu plutôt courant, faut-il l'admettre, au sein de la police algérienne. Sans formalisme aucun, des membres de ce corps se distinguent de manière récurrente par l'emploi abusif de leurs armes, y compris pour abattre souvent l'un de leurs proches.
Survenu à Dar-el-Kef, point chaud de la capitale, l'événement d'hier risque néanmoins de donner le signal à des désordres d'autant plus incontrôlables que les populations endurent des conditions de vie devenues insupportables désormais et assistent, médusées, à des vols et des détournements commis par les plus hauts dirigeants du pays que l'on ne se donne pas même la peine de poursuivre devant les tribunaux.
Signalons, enfin, que cet incident a eu lieu simultanément avec un autre qui a eu pour théâtre une plage de Zéralda, où un autre jeune, poursuivi par les gendarmes pour répondre de l'agression qu'il venait de commettre avec un complice, a préféré se jeter à l'eau et se noyer que de se rendre. Sitôt l'information diffusée dans le quartier Draa-Essouk, résidence de ce malfrat, la population s'est soulevée pour rendre responsable les gendarmes de la tragique conclusion.