Il y a quelques jours un responsable allemand de la Bundesbank, Thilo Sarrazin, se retrouvait sur la sellette pour avoir soutenu l'existence d'un « gène commun à tous les juifs ».
Dans un pays où la moindre insinuation négative à l'égard des juifs est aussitôt fustigée et montée en épingle parce qu’elle rappelle un passé suffisamment douloureux, il n'a pas fallu longtemps aux autres responsables de la même banque pour demander le départ de leur collègue, qui n'avait fait pourtant qu'exprimer un sentiment personnel n'ayant strictement rien à voir avec le fonctionnement de l'institution qui l'employait.
Or, le personnage avait surtout insisté sur un point beaucoup plus profond méritant davantage d'attention, sa crainte native de l'islamisation rampante de l'Allemagne, un sujet récurrent dans l’Europe d'aujourd'hui. Mais, c'est le constat du gène juif qui a soulevé intensément les foudres tant auprès de ses collègues qu’au sein de la communauté juive internationale.
Aujourd'hui, c'est au tour de l'ancien chef de la diplomatie belge, Karel De Gucht, de s'en prendre au lobby pro-israélien qui domine largement les cercles de décision aux États-Unis au point d’inhiber souvent les moindres gestes des gouvernants, tant ces milieux sont tous contrôlés par la diaspora juive (politique, finances, médias, etc.)
Ledit commissaire européen au Commerce craint à juste titre que cette même diaspora soit incapable d'appréhender raisonnablement le dilemme du Proche-Orient qu’un hasard de circonstance replace désormais dans l’actualité.
N’est-ce pas que des négociations, placées sous la houlette de Washington, ont été entamées ces derniers jours entre les émissaires de Netanyahoo et d'Abbas avec pour feuille de route d'aboutir à la paix, dans les moindres délais ? Se pliant justement aux exigences de cette diaspora, Washington n’ambitionne-t-il pas de clore au plus vite, du moins à titre provisoire, le conflit israélo-palestinien, pour gagner à sa cause le Monde arabe et s’en servir dans le conflit en préparation contre Téhéran ?
Après tout, ce Monde arabe si divisé et toujours incapable de prendre en charge son propre développement n’a-t-il pas été joué de la même manière en 1991 quand il fallait briser et occuper l’Irak, un pays si riche en pétrole, dont on surestimait à dessein les capacités à la fois technologiques et guerrières ?
Le diplomate belge ne faisait donc qu’exprimer une évidence : par simple ruse, les Israéliens, d’Amérique ou de Palestine, ne viennent aux négociations qu’à seule fin de se prêter au jeu dont les règles ont été définies par Washington dans le sens de leurs intérêts communs. Les Arabes doivent les voir s’associer même à contrecœur aux prétendues négociations dites de paix, condition sine qua non de leur implication aux côtés de l'alliance qui se forme contre Téhéran et rien de plus. Pour eux, il n'est pas question que le monde chiite prenne le dessus sur celui des sunnites. Autrement dit, il ne s'agit là que d'une histoire de secte à défendre pour pérenniser leur prééminence dans le domaine islamique.
Quant au fond de ces palabres israélo-palestiniennes oiseuses comme toujours et vouées inexorablement à l’échec, Tel Aviv se contente simplement de se prêter au jeu. Ayant déjà jeté à la poubelle les accords si laborieux d’Oslo et continuant de coloniser imperturbablement toute la Palestine avant sans doute de projeter son expansion au-delà de ses frontières naturelles, conformément aux dispositions bibliques, le gouvernement de Netanyahoo reste logique et égal à lui-même. Quoiqu’il arrive, il s’opposera de toutes ses forces à la mise en place de l’État palestinien, aujourd’hui comme demain.
Portail 