Des Israéliens vraiment racistes

Un incident bien curieux a marqué l'actualité en Israël, aujourd'hui, à l'occasion de la rentrée scolaire.

Des élèves juifs, originaires d'Erythrée, ont été refoulés de plusieurs écoles privées où leurs parents se proposaient de les inscrire. A cause de leur couleur de peau, qui détonne sans doute avec le type européen prédominant, les responsables de ces établissements ont tout simplement refusé de les admettre, provoquant du coup l'ire des pouvoirs publics.

Le président de la République, Shimon Pérés, accompagné du ministre de l'Education s'est même rendu dans le petit village où l'événement s'est produit pour stigmatiser une attitude jugée totalement scandaleuse et inacceptable, allant jusqu'à décider séance tenante la suspension de la subvention allouée par l'Etat aux écoles privées concernées.

Cette subvention couvrant quasiment la moitié du budget de ces dernières, il va sans dire qu'à moins de fermer aucune d'entre elles ne résistera à l'obligation de revenir sur sa décision.

Il faut simplement rappeler qu'au moins 80 000 Erythréns ont fait état de leurs racines juives, au début des années quatre-vingts. Israël, en mobilisant des avions charters, a réussi alors à ramener ces Falashas chez lui, en l'espace de quelques jours, provoquant quelque peu la stupéfaction dans le monde. On ignorait, en effet, l'existence de Juifs dans le monde noir, de même qu'on était loin de supposer, jusqu'en 1962, qu'il existât en Algérie, du côté de Bou-Saada, un village berbère de confession juive. Ce cas particulier a été évoqué par Redha Malek, ancien Premier ministre, dans son ouvrage intitulé "Les accords d'Evian". Du côté algérien, les négociateurs, dont faisait partie l'auteur, n'ont compris qu'à l'indépendance, au moment où cette peuplade a choisi de rejoindre Tel Aviv, le sens du particularisme accordé à la question des minorités de la part des négociateurs français.