Des adeptes talibans au Nigéria

Des violences d'inspiration talibane ont secoué le nord du Nigéria, dans les Etats de Bauchi et de Yobe. Les affrontements qui ont opposé des islamistes à la police locale ont causé, depuis hier, 65 morts et de nombreux blessés, selon un premier bilan fourni par l'Inspection générale de la police à Abuja.

Les adeptes des Talibans projetaient, d'après cette dernière, d'attaquer un poste de police. Les policiers ont immédiatement pris les devants pour assurer la protection de leur antenne locale et en procédant à de nombreuses arrestations. Les heurts se sont déplacés par suite dans la rue, causant ces nombreuses victimes dont les corps ont été découverts gisant par terre par des journalistes.

Les manifestants se réclameraient de la mouvance Boko Haram qui s'active à vouloir mettre en place la charia au Nigéria. L'un des attaquants blessé a même reconnu que son organisation voulait : "nettoyer le système pollué par l'éducation occidentale et appliquer la charia dans tout le pays".

A n'en pas douter, l'islam intégriste fait des émules un peu partout dans le monde. Si l'on n'y prend garde, c'est bientôt tous les continents qui en seront infectés, avec les conséquences tragiques que l'on imagine aisément.

Les affrontements se poursuivaient encore aujourd'hui au Nigéria, entre les forces de l'ordre et les adeptes des Talibans. Les autorités indiquent qu'au moins 260 morts ont marqué ces manifestations.

La maison du dirigeant du mouvement, lequel a été identifié sous le nom de Mohamed Yusuf, a été elle-même la cible de tirs de mortier opérés par l'armée appelée à la rescousse pour contenir les heurts.

Quatre Etats sont aujourd'hui la proie de ces derniers : Bauchi, Borno, Kano et Yobe.

Le mouvement, créé en 2002, serait composé d'étudiants rejetés du cycle universitaire, qui ont établi leur point de chute à Kanamma, dans l'Etat de Yobe, frontalier avec le Niger. Il comptait, déjà en 2004, 200 membres dont des femmes.

"Les spécialistes de la région voient plutôt ces groupuscules comme des sectes, sans véritable visée politique. Les autorités nigérianes parlent de leur côté d'une organisation de fanatiques, et elles se disent déterminées à identifier et arrêter leur leaders, et à détruire leurs enclaves, où qu'elles se trouvent", précise RFI sur son site Internet.