Nouveau désaveu de Bush

La réforme de l’immigration, un des gros chantiers mis en œuvre par Bush, vient de s’en aller en eau de boudin, lui ôtant sa dernière chance de laisser son nom à l’histoire, puisque désormais son échec retentissant en Irak n’est plus à démontrer.

En n’obtenant que 46 voix, au lieu des 60 requises, sur les 100 votants, le sénat l’a donc repoussée. Le plus grave est encore que, sur 49 sénateurs républicains, seulement 12 ont voté pour cette réforme. Et Bush a reconnu là sa défaite cinglante.

Par cette réforme, un budget de 4.4 milliards de dollars aurait été débloqué pour poursuivre les travaux de construction en dur déjà entrepris le long de la frontière avec le Mexique, pour faire contrôler les visas au niveau des employeurs, pour ouvrir enfin une procédure permettant la régularisation des 12 millions d’immigrés illégaux, même si la procédure reste fortement critiquée à droite comme à gauche, à cause de la concurrence à l’emploi qu’elle génère.

Les débats au sénat étaient d’ailleurs assez houleux, écrit Le Figaro, qui a relevé à cette occasion quelques débordements de langage à caractère xénophobe qui avaient déjà mis en condition les élus avant leur réunion. L’obsession contre l’immigration qui fait, par ailleurs et notamment en France, les gorges chaudes de l’extrême droite, a retrouvé ici aussi sa plénitude pour fustiger les immigrés mexicains porteurs, a-t-on prétendu, de lèpre et de diverses autres tares, comme les penchants criminels. Le représentant républicain, Steve King, de l’Iowa, a même osé chiffrer à ¼ la population carcérale issue de l’immigration, alors qu’elle n’y tient officiellement qu’une part de 2 % seulement.