Visite "triomphale" de Khadafi en Italie

En grand uniforme, comme on le voit sur la photo, Khadafi et les deux cents membres de la délégation qui l'accompagne ont foulé hier le sol de Rome.

Silvio Berlusconi, qui était là pour les accueillir, espère tirer de cette rencontre un double profit, accroître les relations économiques avec Tripoli et combattre plus efficacement avec son aide l'immigration clandestine.

Selon le Parisien "La tente de Mouammar Kadhafi a été plantée dans le plus vaste parc romain, celui de la Villa Doria Pamphili, mais il dormira dans le somptueux palais éponyme datant du XVIIe siècle."

« Les relations avec la Libye peuvent compenser partiellement la faiblesse économique de l'Italie et relancer sa vocation historique en Méditerranée où son rôle a été affaibli par l'initiative française de l'Union pour la Méditerranée (UPM) », estime un expert de l'Institut des relations internationales, cité par le même quotidien français.

L'on se souvient que l'Italie a d'autre part réglé son différend colonial avec la Libye, en promettant d'y engager cinq milliards de dollars sous forme d'investissements tout au long des 25 prochaines années. En compensation, Tripoli offrirait de plus grandes garanties de contrôle de l'immigration partant de ses côtes. Et, sur ce plan, la coopération semble déjà jouer fructueusement au profit de Rome qui s'en déclare satisfait.

Khadafi, qui se félicite, lui, de l'amélioration sensible de ses relations avec l'ancien pays colonisateur, continue de lorgner vers les entreprises italiennes, en essayant d'y acquérir des parts de capital de plus en plus importantes. Il détient déjà 4 % d'Unicrédit, une banque importante de la place et souhaite devenir actionnaire de l'ENI, une entreprise pétrolière de grand renom.

Khadafi, en bédouin qu'il est pour ne se repérer qu'au déplacement du soleil, n'a pas jugé bon d'arriver à l'heure à ses rendez-vous dans la capitale italienne.

Mercredi, attendu à une conférence de presse, il s'est pointé avec deux heures de retard.

Jeudi, tandis que les étudiants étaient assemblés pour un discours qu'il devait leur tenir, il est aussi arrivé avec le même retard.

Aujourd'hui, enfin, à l'Assemblée nationale, où invité à une conférence prévue à 17 heures, il s'est présenté avec le même temps de retard, le président Gianfranco Fini a dû carrément annuler le rassemblement. "Les causes de ce retard n'ont pas été exposées au président de la Chambre des députés et en conséquence je considère que cette conférence est annulée."