Moshé Katsav, ex président israélien poursuivi devant les tribunaux

Poursuivi pour harcèlement sexuel, Moshé Katsav, qui vient de signer un compromis devant le Procureur général de l’Etat d’Israël, Menahem Mazouz, échappe de justesse à une longue peine de prison.

Ayant, par ce compromis, "reconnu sa responsabilité dans une longue série de délits sexuels, notamment harcèlement et actes indescents", actes passibles d’une simple peine de peine de prison avec sursis, l’accusation de viol, assortie de harcèlement sexuel et d’entrave à la justice avec subornation de témoins a été levée, au grand déplaisir, bien sûr, de la plaignante qui se trouve déboutée, s’agissant de viol.

Katsav, qui avait de lui-même suspendu son activité, en janvier dernier, à la suite des poursuites exercées contre lui, serait de toute façon parvenu à la fin de son mandat, à la mi juillet, date à laquelle son successeur, Shimon Péres doit prendre officiellement ses fonctions.

Par-delà l’infraction qui vaut à Katsav de ternir si salement sa fin de carrière politique, il faut saluer la place éminemment louable qu’occupe la démocratie dans son pays, même si, dans cette scandaleuse affaire, l’on a quelque peu arrondi les angles en partageant à égalité, chose inédite au monde, les torts entre lui, chef de l’Etat, et la plaignante, une modeste secrétaire.

Katsav a déposé sa démission, hier 29 juin. Il est d’ores et déjà remplacé jusqu’au 15 juillet prochain, date de l’installation de Shimon Pérès, par Dalia Itzik, présidente de la Knesset, le parlement israélien.

Cette dernière, qui devient à plein titre chef de l’Etat, durant cette courte période, assurait, en fait, l’intérim depuis la mise en congé, en janvier dernier, de Katsav, suite à son inculpation dans l’affaire dite de harcèlement sexuel qui vient de se clore.

Un flash de Reuters, tombé il y a quelques heures, nous apprend que la secrétaire, violée par l’ex président Katsav tandis qu’elle lui rendait visite dans son bureau, ne se sent en rien concernée par l’accord passé entre le parquet général et le violeur, pour épargner la prison à ce dernier.

La Cour suprême devrait en principe trancher sur le fond de la plainte déposée par la secrétaire, désignée sous la lettre « A », pour protéger son anonymat.

La secrétaire, à ce qu’elle déclare, semble avoir été « renversée » avant de se faire violer, tandis qu’elle essayait vainement de lui échapper.

Le violeur aurait ensuite tenté de peser de tout son poids pour empêcher sa victime de parler.

En Israël, où cette affaire a jeté la consternation, les mouvements féministes entendent réagir vivement pour faire cesser les abus de cette espèce que les autorités ont trop tendance à couvrir.

Ce jeudi même, Katsav a été officiellement inculpé de viols et d'autres délits sexuels sur des anciennes collaboratrices, du temps où il exerçait les fonctions de ministre du Tourisme, dans deux cas entre 1996 et 1999, et de président de la République, dans deux autres cas, après sa nomination en 2000.

Il lui est reproché également d'avoir fait obstruction à la justice par subornation de témoins, en 2006, à l'occasion de la révélation du scandale.

L'ancien chef d'Etat s'est retiré du pouvoir en 2007, mais a refusé de plaider coupable. Pour lui, il est victime d'une chasse aux sorcières, chose que ses victimes contredisent puisqu'elles se déclarent disposées à le poursuivre dans le fond devant la justice.

En dépit des dénégations qu'il continue d'agiter contre ses accusatrices, l'ex président israélien Moshé Katsav vient, ce matin même, de se faire reconnaître coupable de deux viols par le tribunal de district de Tel Aviv, au terme d'un procès qui aura duré quatre ans, annoncent les agences de presse Reuters et AFP.

Il ne reste plus à ce "violeur", qui défraie la chronique puisque les faits remontent à la période 2000 à 2007 durant laquelle il était en charge de la présidence de la République, qu'à se pourvoir en cassation devant la Cour suprême, sauf s'il préfère se ranger au verdict du tribunal qui n'a pas encore été rendu.

Les Israéliens, à en croire leurs médias, ont plutôt applaudi le jugement rendu contre leur ex président Moshé Katsav reconnu coupable de viols.

Le grand quotidien Yediot Aharonot évoque le sujet sous le titre "La honte" accompagné d'une photo montrant l'accusé, le visage crispé, face à ses juges, écoutant ses juges prononcer un verdict qui devrait lui valoir plusieurs années de prison ferme, rapporte une dépêche de l'AFP. "Comment se fait-il qu'un délinquant sexuel compulsif, qui a sévi durant de longues années, harcelant des femmes qui étaient sous son autorité, ait pu accéder aux plus hautes fonctions de l'Etat?", s'interroge le journal.

Cette affaire, pour le journal Haaretz, montre le "pire et le meilleur" visage d'Israël. Le pire, car un "président violeur symbolise la bassesse dans laquelle est tombée la direction de l'Etat". Le meilleur, car "Katzav n'est pas le seul chef d'Etat à avoir perpétré des actes odieux envers des femmes, mais Israël est le seul pays à prendre de telles sanctions", selon le journal, cité par la dépêche AFP.

La sentence est attendue pour le mois de janvier prochain. Le coupable est passible d'une longue condamnation à la prison ferme, si la Cour suprême confirme le jugement rendu que les avocats se préparent à casser. D'ores et déjà Katsav n'a plus le droit de quitter le pays, son passeport lui étant confisqué.

On retient enfin que, pour la première fois en Israël, un ancien président s'est rendu coupable d'un crime aussi odieux mais qu'il faut saluer la justice de ce pays, laquelle est restée, contre vents et marées, impassible devant le devoir, celui de traiter sur le même pied l'homme du commun comme un aussi haut personnage que Katsav.

Katsav a été condamné aujourd'hui à 7 ans de prison ferme, sa culpabilité ayant été établie dans de multiples viols de ses anciennes secrétaires.

Il s'est présenté en personne au tribunal pour entendre le verdict prononcé devant les principales chaînes de télévision et de radio qui ont transmis l'événement en direct.

Le 30 décembre dernier, un tribunal de Tel Aviv l'avait reconnu coupable de plusieurs viols sur ses anciennes secrétaires du temps où il était ministre du Tourisme, dans les années 1990 et plus tard à la présidence de la République.

Cependant, la justice n'a encore pas dit son dernier mot, à propos des entraves faites sur le sujet à cette même justice, pour lesquelles il risque 8 autres années de prison.

Le condamné se dit victime d'un "ignoble complot" et d'un "lynchage organisé", mais semble mal mesurer l'impact d'une telle condamnation sur une fonction éminemment prestigieuse qui était la sienne, avec le discrédit considérable porté en même temps à son propre pays.

Le Figaro.fr - 07/12/2011

L'ancien président israélien Moshé Katzav, condamné à sept ans de prison ferme pour viols, a été écroué aujourd'hui dans la prison de Maasiyahu au sud de Tel-Aviv. Moshé Katzav, 66 ans, a été reconnu coupable notamment de viols à l'encontre de deux de ses collaboratrices à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 90, de harcèlements sexuels, de subornation de témoins et d'entraves à la justice. Son appel devant la Cour suprême a été rejeté le mois dernier.

Il sera placé dans une aile spéciale réservée aux Juifs pratiquants. Les 72 détenus y sont réveillés à 4h30, assistent à la prière du matin et passent la plupart de la journée en étude biblique. Ils n'ont pas la télévision et peuvent recevoir des visites familiales toutes les deux semaines. Moshé Katzav partagera sa cellule avec l'ancien ministre Shlomo Benizri, condamné pour corruption. L'ancien président aura le droit de garder ses habits de ville, et ne devra porter l'uniforme pénitencier qu'en cas de nouvelle comparution devant le tribunal, rapporte le Jerusalem Post.

La radio militaire a précisé qu'au début de sa période de détention, un gardien sera spécialement affecté à la surveillance 24 heures sur 24 de Moshé Katzav pour empêcher toute tentative de suicide.

Président de l'État d'Israël de 2000 à 2007, année où il a été contraint à la démission, Moshé Katzav a constamment proclamé son innocence. Il est le premier président, le poste le plus honorifique en Israël, à être emprisonné. "Aujourd'hui l'État d'Israël exécute un homme sur la base d'impressions sans témoignages fiables, sans preuves", avait auparavant déclaré Katzav sur un ton amer en sortant de son domicile de la petite ville de Kyriat Malahi, au sud de Tel-Aviv avant de partir en voiture vers la prison.

(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/07/97001-20111207FILWWW00456-un-ex-president-israelien-emprisonne.php)