Les droits de la femme afghane foulés du pied

Le journal britannique The Guardian, repris par Le Monde, met en exergue une loi particulièrement médiévale récemment signée à Kaboul par Karzaï, à propos des droits de la femme.

S'appuyant carrément sur l'esprit rétrograde de la charia, cette nouvelle loi interdit à la femme afghane de sortir, de travailler ou de se rendre chez le médecin sans être autorisée par son mari. Elle légalise en même temps le viol de sa conjointe. En parallèle déjà, note le journal anglais, la garde des enfants n'est accordée, en Afghanistan, qu'aux pères et aux grands-pères.

Ces dispositions légales, qui contreviennent aux stipulations de la Constitution prévoyant pourtant des droits égaux aux citoyens des deux sexes, semblent s'inspirer directement de la coutume du pays.

Fort heureusement, la secrétaire d'Etat américaine, Hilary Clinton, aurait abordé cette question devant le chef de l'Etat afghan et évoqué, par suite, dans une conférence de presse l'attention particulière qu'accorde son pays aux droits des femmes dans le monde. Karzaï a également été interrogé sur le même propos par d'autres ministres scandinaves que la loi liberticide a scandalisés.

Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies n'est pas restée non plus sans réaction : "les femmes devraient être libres de travailler, d'enseigner et de vivre à l'abri de l'oppression et de la peur", a-t-il écrit.

A travers une telle attitude, on aura compris que Karzaï reste lui aussi, contrairement à ses déclarations publiques d'un autre ordre, profondément attaché aux rites religieux islamiques, fussent-ils dictés par des esprits retors et arriérés.