Le sommet arabe de Doha est mal parti

Les chefs d'Etat arabes qui devaient se réunir aujourd'hui à Doha, une nouvelle fois encore sur le dossier palestinien, se sont retrouvés piégés par quelques soucis majeurs qui hypothèquent visiblement la réussite de leurs travaux.

D'abord, même si les absences de l'Algérie, du Maroc et d'Oman n'ont pas pesé lourd au sein de l'assemblée, celle de l'Egypte, par contre, a d'autant plus été remarquée que son président, Hosni Mubarak, a joué un rôle de premier plan dans les négociations dernières qui ont abouti au cessez-le-feu intervenu entre Israël et le Hamas, lors de leur dernière confrontation à Ghaza.

Ensuite, la présence d'Omar el-Bechir du Soudan - à cause de laquelle sans doute Le Caire a décliné l'invitation - a également indisposé nombre de dirigeants arabes qui ne souhaitaient pas sa venue. Plus contrariante encore est la tribune ainsi offerte au président soudanais pour réclamer de ses collègues des résolutions claires et fortes rejetant le mandat d'arrêt international délivré contre lui. Et des soutiens s'y sont même déclarés en sa faveur, à l'exemple de Bachar el-Assad de Syrie appelant au rejet catégorique de la décision de la CPI.

La sortie théâtrale, enfin, de Mouammar el-Kadhafi, dès la séance d'ouverture, n'a pas non plus, par son interpellation assez vive du roi d'Arabie, contribué à ramener la sérénité au sein de cette assemblée. Essentiellement composée de vieux dictateurs et de roitelets sans envergure, celle-ci démontre une fois de trop son impuissance à résoudre le problème palestinien et moins encore à réunir un consensus pour tenter d'imposer ses résolutions aux Nations Unies.

Aussi, tant les travaux, dont rien n'a filtré jusqu'ici, que les conclusions finales attendues pour demain soir ne permettent d'espérer quelque résultat probant pouvant être comptabilisé à l'actif de ce forum.