Le Pen toujours aussi ferme au sujet des chambres à gaz

Le Pen a encore une fois franchi le rubicon. En plein Parlement européen, il a réitéré son propos négationniste, devenu maintenant classique, de : "les chambres à gaz sont un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale."

Il avait tenu ce langage, une première fois à la radio en 1987, qui lui a coûté une amende de 183 000 €, une seconde fois en 2005 et une troisième en 2008 au magazine Bretons".

Au Parlement européen, il estime qu'il n'a fait que réagir aux "accusations diffamatoires" portées par le président du groupe socialiste, Martin Shulz, qui l'avait traité de "négationniste de l'holocauste". Condamné jusqu'ici à 200 000 € de dommages et intérêts, au total, pour avoir simplement exprimé son sentiment personnel, Le Pen se dit plutôt victime de "l'état dans lequel se trouve la liberté d'opinion en Europe et en France" qu'il déplore.

Suite au tollé soulevé par sa répartie dans l'enceinte européenne, ses collègues envisagent de "prendre toutes les mesures qui s'imposent" pour lui retirer le droit de présider la séance inaugurale en juillet prochain, en sa qualité de doyen. A plus de 80 ans, Le Pen est en effet le plus vieux député européen. "Les propos négationnistes de M. Le Pen, réitérés dans l'enceinte du Parlement européen, le disqualifient pour présider, ne serait-ce que pour une seconde, notre institution à l'ouverture des travaux de la prochaine législature", a déclaré Joseph Daul, chef du groupe conservateur, le plus important du Parlement.

La contradiction, plutôt attendue du côté de l'opposition de gauche comme de la majorité de droite et surtout des milieux juifs, est venue finalement de Marine, la propre fille de Jean-Marie Le Pen.

Dans une émission de France 5, dont la diffusion est programmée pour demain, Marine Le Pen s'est désolidarisée du discours de son père, en déclarant : "Je ne pense pas que ce soit un détail de l'histoire", et en déplorant surtout la polémique ainsi créée : "parce que je pense que ça permet de se détourner des vrais sujets actuels", a-t-elle précisé.

Poussant le bouchon plus loin, elle a prétendu même que son père : "n'a jamais nié aucun des événements de la Seconde guerre mondiale", et que "la spécificité de la Shoah en a fait un symbole en quelque sorte" de ce conflit. Elle a ajouté, enfin, que son père "pupille de la nation, ayant perdu son père, cherche en réalité à élargir en quelque sorte la mémoire collective à l'ensemble des victimes et le fait sûrement de manière maladroite".

L'on ignore, évidemment, jusqu'ici, les commentaires qu'appelle, de la part de Jean-Marie Le Pen, semblable pied-de-nez, émanant de sa fille, aussi surprenant que déstabilisant pour le le F.N.