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 Le niveau baisse dans les lycées en France

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4 participants
AuteurMessage
M'hand

M'hand


Nombre de messages : 434
Date d'inscription : 10/05/2007

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MessageSujet: Le niveau baisse dans les lycées en France   Le niveau baisse dans les lycées en France EmptyVen 30 Jan - 19:26

Malgré les mesures prises, ces dernières années, en faveur du relèvement de niveau dans les écoles françaises, les résultats obtenus confirment désormais une dégradation fort préoccupante.

La direction de l'Evaluation et de la prospective (D.E.E.P.) estime, à l'issue d'une enquête comparative entre 1987 et 2007, qu'au CM2, déjà « deux fois plus d'élèves se situent en 2007 au niveau de compétence des 10 % d'élèves les plus faibles en 1987 ».

Ainsi, pour l'orthographe, rapporte Le Figaro, les observations sont affligeantes : "Sur la même dictée, un texte d'une dizaine de lignes, le nombre d'erreurs a augmenté en moyenne de 10,7 en 1987 et 14,7 en 2007. Le pourcentage d'élèves qui faisaient plus de 15 erreurs est passé de plus de 26 % il y a 20 ans, à 46 % aujourd'hui ! Ce sont principalement les erreurs grammaticales qui ont augmenté. Quelques exemples parmi d'autres : 87 % des élèves savaient à l'époque conjuguer le verbe "tomber", ils ne sont que 63 % aujourd'hui. Quant à la conjugaison du verbe "voir", le taux de réussite passe de 61 % à 44 %."

De son côté, une association de professeurs de lettres militant pour un retour aux normes traditionnelles d'enseignement de la grammaire et de l'orthographe a abouti à des résultats également accablants, au niveau de la classe de seconde. La dictée de vingt lignes environ ayant réuni un échantillon représentatif de près de 1400 élèves a donné la preuve flagrante d'un recul incontestable de la langue : 2/3 des élèves ont obtenu zéro et 14 % seulement la moyenne.

Conscient de cette baisse notable de niveau, le ministère de l'Education nationale a pourtant engagé quelques mesures permettant de réactiver l'intérêt des élèves pour le français, mais aussi pour les mathématiques qui marquent également une grave désaffection. Des cours de soutien sont mêmes engagés en faveur des élèves en difficulté, dont le nombre est plus important encore dans les milieux défavorisés.

L'Académie française s'y est mise également en portant son effort sur la simplification de l'orthographe de certains mots simples et composés. Il est vrai, de plus, que même parmi les adultes, y compris les cadres, l'on observe un manque de respect inquiétant pour l'orthographe et la grammaire.
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Ouahiba

Ouahiba


Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 14/05/2007

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MessageSujet: Re: Le niveau baisse dans les lycées en France   Le niveau baisse dans les lycées en France EmptyVen 30 Jan - 19:53

Ceci est la dictée en question :
************************

L'atelier 76

Gilles ouvrit le battant d'une lourde porte et me laissa le passage. Je m'arrêtai et le regardai. Il dit quelque chose, mais je ne pouvais plus l'entendre, j'étais dans l'atelier 76. Les machines, les marteaux, les outils, les moteurs de la chaîne, les scies mêlaient leurs bruits infernaux et ce vacarme insupportable, fait de grondements, de sifflements, de sons aigus, déchirants pour l'oreille, me sembla tellement inhumain que je crus qu'il s'agissait d'un accident, que ces bruits ne s'accordant pas ensemble, certains allaient cesser. Gilles vit mon étonnement.

- C'est le bruit, cria-t-il dans mon oreille.

Il n'en paraissait pas gêné. L'atelier 76 était immense. Nous avançâmes, enjambant des chariots et des caisses, et quand nous arrivâmes devant les rangées des machines où travaillaient un grand nombre d'hommes, un hurlement s'éleva, se prolongea, repris, me sembla-t-il, par tous les ouvriers de l'atelier. Gilles sourit et se pencha vers moi.

- N'ayez pas peur. C'est pour vous. Chaque fois qu'une femme rentre ici, c'est comme ça.

Je baissai la tête et marchai, accompagnée par cette espèce de «Ah !» rugissant qui s'élevait maintenant de partout. A ma droite, un serpent de voitures avançait lentement, mais je n'osais regarder.»

Claire Etcherelli, Elise ou la vraie vie.
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Augustin

Augustin


Nombre de messages : 300
Date d'inscription : 27/06/2007

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MessageSujet: Re: Le niveau baisse dans les lycées en France   Le niveau baisse dans les lycées en France EmptyVen 30 Jan - 21:24

A mon avis, la multiplication des moyens audiovisuels de ces dernières décennies peut être considérée comme principale cause de la désaffection des jeunes et des moins jeunes pour la langue.

Si le cinéma et, dans une moindre mesure, le théâtre occupaient partiellement les loisirs de nos aïeux, aujourd'hui la télévision, l'ordinateur et surtout Internet, les lecteurs divers de disques et autres gadgets, le tout combiné à une foison d'oeuvres audiovisuelles toujours grandissante font que l'intérêt pour l'approfondissement de la langue s'estompe considérablement.

D'ailleurs, il suffit de jeter un coup d'oeil sur les commentaires qui s'accolent aux différents articles insérés dans les journaux électroniques pour se faire une idée plus précise du désintérêt qui frappe l'étude du français, en particulier. Les fautes d'orthographe et de grammaire ne sont pas seulement l'apanage des jeunes, mais on les trouve aussi chez des adultes appartenant à l'encadrement. Ces derniers n'éprouvent presque plus le besoin seulement de se relire pour corriger leurs fautes avant de valider leurs messages.
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Jean-Marc

Jean-Marc


Nombre de messages : 301
Date d'inscription : 13/07/2007

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MessageSujet: Re: Le niveau baisse dans les lycées en France   Le niveau baisse dans les lycées en France EmptyVen 30 Jan - 21:35

Le journal Le Monde reproduit aujourd'hui une interview de Danièle Sallenave suffisamment éloquente à ce sujet. J'ai jugé bon de la copier ainsi qu'il suit :
*************************************************************************

Les jeunes ne lisent pas ? Les adultes non plus...
[Le Monde| 30.01.09 |

Pourquoi avoir accepté de participer à cette opération consistant à envoyer des écrivains dans des collèges "ambition réussite" - manière politiquement correcte de désigner des établissements de quartiers défavorisés - pour susciter l'appétit de lecture des élèves ?

J'ai enseigné, j'ai derrière moi deux générations d'instituteurs, l'école me passionne. Lire, écrire, transmettre, c'est tout un pour moi. Je voulais rencontrer des élèves et trouver le moyen de les aider. D'aider les professeurs. Mais ce n'est pas forcément la rencontre avec des écrivains vivants qui donnera envie de lire aux élèves. D'ailleurs les écrivains morts ne sont pas dans leur tombe, ils sont dans leurs livres. Et les livres sont vivants. Ceux d'hier tout autant. Voilà ce qu'il faut dire aux élèves.

Vous êtes très dure envers ce que vous appelez "les délires démagogiques des années 1970" ou encore "le tsunami pédagogiste".

Il y a ici une étrange convergence entre la gauche et la droite. Pour une droite tentée par le poujadisme, les livres sont suspects. On parle bien de supprimer les épreuves de culture générale aux concours de la fonction publique. Pour être postier, il serait inutile d'avoir lu La Princesse de Clèves. Ou peut-être d'avoir lu, tout simplement....

De l'autre côté, on continue d'affirmer à gauche que transmettre la langue, les textes, c'est transmettre des valeurs bourgeoises. C'est un des effets peut-être pervers du livre de Pierre Bourdieu De la distinction. On en a uniquement gardé l'idée que distinguer entre les "grands textes" et les autres, ce serait une manière pour la classe dominante de se reconnaître et de perpétuer sa domination. C'est évacuer commodément la question essentielle : comment transmettre le meilleur au plus grand nombre ? Et surtout : comment faire que les hommes soient plus instruits, plus performants, mais surtout plus justes et plus humains ? On découvre soudain aux Etats-Unis que lire pourrait être bon pour de futurs médecins !

On méprise la transmission, dites-vous.

De toute évidence. Regardez autour de vous. Il est clair que la société marchande, consumériste, n'accorde plus de valeur à la transmission de la langue, au passé, à l'histoire, aux livres. Qu'elle s'en défie. Qu'elle en a peur. On peut prendre un ton catastrophiste, apocalyptique, mais c'est inopérant. Je refuse les vaticinations, et je ne crois plus aux solutions globales. C'est trop tard.

Mais il reste partout des braises. Il faut souffler dessus. Etre par exemple d'une exigence absolue en matière de langue, c'est la condition de tout. Pour tous, partout. Et ensuite, lire et faire lire... Offrir à chacun cette occasion unique d'être soi que donne la fréquentation des grands livres. D'être soi et d'être au monde.

Ces adolescents que vous avez rencontrés, qui ne lisent pas, n'est-ce pas parce qu'ils ne savent pas lire, comme vous le dit une fille en se frappant le front ? Elle voit des mots mais ils ne s'impriment pas dans son cerveau.

Les jeunes ne lisent pas ? Les adultes non plus. Il y a même des gens, appartenant à l'"élite", qui s'en vantent ! Pour ce qui est des jeunes, le problème est celui de la pratique de la lecture, et pas seulement de son apprentissage. Une fois qu'on a appris à lire, si la lecture n'est pas régulière, cela s'oublie. On lit peu, donc on lit de moins en moins bien... Et la capacité de s'émerveiller par les mots s'étiole, s'éteint. Regardez un petit enfant, quand on lui lit une histoire, il a une flamme dans les yeux. Si l'école sert à étouffer cette flamme, alors il vaudrait mieux pas d'école du tout.

Au fond y a-t-il vraiment une question scolaire, ou n'est-ce pas seulement une question sociale ?

Les deux. L'erreur est de faire porter à l'école toute la charge. A Toulon, dans le quartier où je suis allée, il y a d'un côté des villas pimpantes, d'un autre des barres d'immeubles.

Les enfants des villas sont tous dans des collèges privés, et les enfants des barres dans le collège public. Dans le collège privé, il y a une apparence d'ordre, d'autorité, de travail. Mais c'est une apparence. Car les deux écoles vivent au sein d'une société qui ne croit plus à la force de l'art, des mots, de la pensée dans les livres. Ce qu'on appelle "culture" aujourd'hui ? Le patrimoine, son exploitation commerciale et touristique. Ce n'est pas de cela que chacun a besoin. Mais d'une rencontre singulière et profonde avec des oeuvres qui vont changer sa vie... Chacun, quel qu'il soit, quelle que soit sa place dans la société.

Les enseignants sont-ils formés pour cela ?

J'en doute. C'est la question qui fâche et il faut pourtant la poser. A tous les niveaux. Mais surtout pour le primaire. Lionel Jospin a supprimé les écoles normales pour créer les IUFM. Il fallait sans doute les transformer, mais elles avaient une qualité. Elles étaient généralistes. Aujourd'hui on peut devenir instituteur avec une licence en passant par l'IUFM. Mais quand on a une licence d'histoire, sait-on les mathématiques, et inversement ? Alors on assomme les enseignants de directives pédagogiques pour pallier l'insuffisance de leurs connaissances, et on multiplie dans les classes les intervenants extérieurs.

Ne croyez-vous pas qu'on va vous dire "vous êtes venue quelques jours dans un collège et vous pensez avoir pris la mesure des questions à résoudre" ?

Je voulais depuis longtemps aller dans un collège, parce que le collège est pour beaucoup la seule et dernière occasion de rencontrer des oeuvres de langue et de pensée belles et fortes. Tout n'est pas encore joué à 14, 15 ans...

Si je n'y étais pas allée, je serais restée sur une idée fausse, l'idée que l'école est totalement sinistrée. Je n'aurais pas vu à quel point elle est encore un lieu d'apaisement, de résistance au désastre social. L'école impose des horaires, des règles, des valeurs. Même si elle le fait plus ou moins bien, elle échappe un temps à l'univers communautaire, aux jeux vidéos, à la fascination pour le foot - fascination stérile, car ces jeunes rêvent d'être des joueurs pour "faire de la thune", c'est tout... Surtout, je n'aurais pas vu le travail admirable de certains professeurs, parmi les plus jeunes. Leur métier est aujourd'hui le dernier des métiers parce que les enseignants ne sont pas soutenus. On leur en veut d'être porteurs d'une idée qui dérange : que gagner beaucoup d'argent, dominer l'autre, lui marcher sur le ventre pour "arriver", s'abrutir de football et de jeux télévisés, cela ne peut pas être le but d'une vie, et lui donner son sens.

(Danièle Sallenave raconte et analyse cette expérience dans "Nous, on n'aime pas lire" (Gallimard).
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