L'UPM se déclare pour la production d'énergie solaire au Sahara

Parmi les 60 propositions présentées par l'Union pour la Méditerranée, l'implantation de centrales produisant de l'énergie solaire au Sahara figure en bonne place, semble-t-il.

Selon Alain Ferrière, spécialiste en la matière au CNRS, consulté par Terra Economica, les conditions techniques peuvent être réunies, en effet. "En terme de faisabilité, je dirai oui. Nous avons les capacités pour mettre en place des centrales. Les matériaux sont faciles à trouver : il s’agit essentiellement de verre et de métal. Les solutions techniques existent aussi pour le transport de cette énergie sur de grandes distances", dit-il.

D'autres contraintes, cependant, demandent à être levées : " Le problème majeur reste la question du stockage. Les technologies sont plurielles et comportent encore des faiblesses, des fragilités et un coût variable. Donc, même si on dispose des moyens techniques, il ne faut pas se précipiter sur ce genre de chantiers comme si c’était la réponse à tous les problèmes énergétiques du globe ", met-il en garde.

Répondant à une étude allemande faisant pourtant ressortir que “qu’un millième de la superficie des déserts suffirait à couvrir la demande mondiale en électricité”, Ferrière, en admettant le principe quant au fond, émet toutefois des réserves. " Il faut rester réaliste. On ne peut pas transformer les déserts en vaste champs de panneaux solaires et se passer de toutes les autres formes d’énergie. Il faut se poser la question de la dépendance énergétique des pays, de la propriété des installations, du partage des connaissances, des populations locales et de la géopolitique. Il faut résolument aller vers ces technologies mais ne pas faire miroiter n’importe quoi ", objecte-t-il.

Le projet de l'UPM n'est donc pas réalisable a priori. Et Ferrière, tout en déplorant que son pays soit resté à la traîne de l'Allemagne ou de l'Espagne qui se sont investis beaucoup plus avant dans cette nouvelle technologie, estime plutôt : " qu’il est (certes) primordial de développer de nouvelles technologies. Mais avant de vouloir trouver de nouvelles ressources d’énergie, la solution, c’est avant tout d’en limiter la consommation. "